Les cadeaux c’est chouette à Noël, mais au détour d’un petit livre offert par Céline, je me trouve nez à nez non avec des conseils pour s’améliorer mais au contraire je tombe devant ce qui est insupportable dans mon comportement.
Prise de conscience ou simple phénomène de curiosité, me voici depuis le 25 décembre au matin, prostré dans mon fauteuil favoris, le dos courbé sous les huées invisibles et pourtant audible acouphène de mes détracteurs.
Quatre petites raisons de me détester en 2015, en 2016, et ça marche aussi rétroactivement.
D’abord la parole juste et claire.
Chacun sait que la parole est créatrice, et que seul ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Or, moi, j’avoue que errant dans des mondes imaginaires où j’ai le bon rôle à défaut de carburant pour lutter, mes propos ne sont jamais, disons, très clairs . Et si le résultat par le son n’est pas définis, c’est qu’en amont dans la pensée, cela n’est pas plus clair. Ajoutez à cela que pour me montrer sympa ou rigolo, des paroles fusent pour un bon mot ou un moment de gloire verbale, il y a là dépense d’énergie à combler du vide.
Ensuite tout est personnel
Un cri, un sourire, une grimace ou une détresse, tout m’importe dans la mesure où je joue le rôle de l’intrépide qui vient au secours aussi bien que le Caliméro à qui tout est parfaitement injuste. Je le sais et on me l’a répété une centaine de fois : il y a des choses dans la vie dont je ne suis pas responsable, ni pour aider, ni pour recevoir. S’impliquer justement c’est savoir reconnaître qu’à un moment donné, il y a des gens qui ne savent pas écouter ou qui détourneront nos propos pour simplement alimenter leurs erreurs. C’est aussi, quand certains font la tête, se dire qu’on y est pour rien plutôt que de se morfondre dans une culpabilité mal recentrée. Penser que tout est sa faute est paradoxalement une sacrée preuve d’égoïsme.
Pour continuer, supposer..
Etre dans sa réalité c’est supposer des autres. Et j’en suis le spécialiste ! Je projette des tas de choses ou je postule ce qui n’est pas. Et ça m’arrange pour tout vous dire. Je sais, je ne suis pas dans la tête des autres et je ne connais pas toujours les motivations ou la genèse d’une action ou d’une décision. Postuler c’est éviter d’être dans la réalité…. C’est créer aussi de fausses impressions, de fausses relations et de malentendus. Postuler c’est projeter ses propres désirs ou peurs, phantasmes sur autrui. Mais là où ça devient tortueux, comment m’expliquer que je conçois autrui comme un autre moi et qui serait à la fois différent de moi ? Je commence à avoir mal à la tête..
Et pour terminer, faire de son mieux
Cerise sur le gâteau ou pompon du marin, l’action quand la motivation est claire et la verbalisation claire, quand on est pas impliqué de manière émotionnelle et que la réalité nous donne l’entière vision de ce qui est, cette action est à faire au mieux. Mais la distraction apporte une dépense d’énergie extraordinaire qui s’épuise rapidement. Et oui, faire de son mieux dans l’instant c’est bien , être constant c’est mieux, mais voilà, je n’y arrive pas. L’instant dans la durée pour moi qui ne porte jamais de montre….. Et puis faire de son mieux ne vaut que par son propre jugement, si j’estime que c’est bien, alors je m’estime heureux, mais ceux qui connaissent mes talents de bricoleur rient sous cape, et je leur demande d’y rester cachés. L’appétence est en moi !
Alors si vous voulez me détester ou m’apporter votre soutien, restez avec moi en 2015 et alors rien, je dis rein , ne pourra nous détourner du vilain petit canard qui sommeille en nous… Amis de défauts, restons solidaires !
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