La peur de réussir

On parle souvent de la peur de l'échec qui empêche toutes actions. Sur cette crainte naît un terreau de frustration qui nourrit une forme de rancoeur et d'aigreur. Mais il y a également la peur de la réussite. Elle se manifeste le plus souvent à quelques marches de la fin d'un projet ou à l'approche d'examens. Cette peur est un vertige devant un résultat qu'il faut assumer : une promotion, le changement de travail, un projet qu'il faudra défendre par la suite etc...

La question que soulève cette peur est celle de l'impermanence de nos vies. Nous voulons que les choses changent mais que notre environnement , lui, ne se modifie pas. C'est notre projection de l'avenir qui crée un fossé entre ce désir de changement et la peur de perdre ce que nous avons. La réussite nous change, et avec ce changement notre quotidien est chamboulé, nos habitudes bousculées. L'échec ne nécessite aucun investissement et permet la permanence de ce que nous sommes.

Finalement, nos actions sont déterminés par des formes d'habitudes qui transitent par des autoroutes d'informations dans notre cerveau et qui procurent du plaisir. Ce confort dirige notre vie. Pour changer sa vie il faut soit une ambition dévorante, soit un désir profond dont on ne connaît pas l'origine et le carburant, soit l'absence de peur.

Et je ne me pose pas ces questions parce que je suis dans une phase de changement...mais alors là, pas du tout....