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21 septembre 2022 3 21 /09 /septembre /2022 06:15
Héritage Mortel à Laudun (extrait)

Les matins de fin septembre offraient un avantage pour se dépenser dans un footing. Bien qu’il fasse frais et humide en début de course, à la fin du parcours, se dégageait une chaleur douce au moment des étirements. Le corps ainsi en cours de parcours, s’adaptait à la température ambiante sans trop souffrir.

 La rosée exhalait des odeurs de thym et de pin mélangées qui l’été, écrasées par la chaleur, ne se percevaient pas. Si la saison estivale était la période préférée de la majorité des gens, pour les amateurs de nature, elle n’était guère intéressante voire dangereuse à cause des feux de forêt. Paradoxalement, l’arrivée de l’automne puis de l’hiver, redonnait des couleurs aux paysages.  Delarque aimait modifier ses parcours. Il prenait sa voiture pour atteindre des points de départs en pleine cambrousse ou au bout de ces lotissements qui grignotaient la garrigue ou encore, là-haut sur le plateau du « Camp de César ». Changer de parcours lui permettait de ne pas s’habituer et obligeait son corps à s’adapter au terrain. Courir était devenu une obsession et une manière de se maintenir en forme.
Depuis son départ de la police et son installation sur le chantier de la future maison d’hôte d’Aurélien Tixier, Guilhem Delarque explorait son nouvel environnement tout en contrôlant les travaux.  Ces travaux le contraignaient à rester sur place, alors, il s’octroyait un peu de temps pour ses foulées matinales pour « ne pas se rouiller » aimait-il dire aux habitants de son nouveau quartier qui le prenaient pour un fada et qui ne comprenaient pas cette passion de courir avant une journée de travail.
Un voisin lui avait parlé d’un aqueduc d’inspiration romaine, construit au XIX à Laudun, l’aqueduc de Balouvière , et ce matin-là, il comptait profiter de sa course à pied pour le découvrir. Il avait garé sa voiture sur les hauteurs de la commune, et s’était élancé aux premières lueurs. Il aimait courir seul au lever du jour.  
Il connaissait les différents circuits qui menaient au Camp de César et y appréciait la vue spectaculaire qui depuis les Dentelles de Montmirails s’étendait jusqu’au Fort Saint André de Villeneuve les Avignon. Il plaisantait souvent en assurant que par beau temps, on pouvait apercevoir le Pont d’Avignon. Si son interlocuteur était crédule, il poussait même la démonstration en pointant du doigt une soi-disant arche imaginaire du fameux pont voué à Saint Bénezet.
A petites foulées, il commença sa course sur le parking en bas de l’aqueduc. Il se réservait pour le dénivelé qui l’attendait. Ses cuisses étaient griffées par les genets et trempées par la rosée, importante ce matin-là, qui les recouvrait. Il pensa que bientôt, il serait temps de renoncer au short pour un bas de survêtement. Une mélancolie l’envahit tout à coup. Une nouvelle saison commençait et Il venait de réaliser qu’il n’avait pas, comme d’habitude, effectué la rentrée avec ses collègues, qu’il ne s’était même pas rendu sur le plateau ardéchois pour y retrouver ses parents et que son histoire avec Aurélien avait été écourtée. Le temps filait, et Guilhem savait que cet automne-là lui apporterait avec l’inactivité, le manque d’adrénaline. Au détour d’un virage il arriva devant l’aqueduc, copie en plus petit, du Pont du Gard.  Il leva la tête et s’arrêta net devant l’édifice. Sous une des arches du dernier étage une masse sombre avait attiré son regard. Elle semblait danser mollement sous l’effet d’un vent curieusement absent.
Le corps d’un homme se balançait au bout d’une corde.

Delarque eu un frisson puis un sourire malgré lui : il allait revoir Muguet.

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21 septembre 2022 3 21 /09 /septembre /2022 06:08
Les Cyclos Bobos ne sont pas tous des rigolos !

Dimanche en début de soirée, nous  dépassons deux cyclistes sur le boulevard qui circulaient côte à côte. Arrivés au feu rouge, le premier cycliste s’arrête à notre hauteur nous fait signe de baisser la vitre et nous dit : «  Si vous pouviez ne pas frôler les cyclistes quand vous les doublez, ce serait sympa ». Ce à quoi mon ami répondit qu’il "n’a pas frôler et qu’il a pris la place qu’ils avaient bien voulu nous donner du fait qu’ils roulaient côte à côte". Et bien sûr, , le cycliste nous a répondu : « Ah, d’accord, je vois l’intelligence… » avant de zigzaguer dans la file de voitures et nous gratifier d’un joli doigt d’honneur.
Nous voici entré dans une ère où le crétin gourmandise celui qui ose ne pas être de son avis. Les donneurs de leçons des réseaux sociaux sont devenus chair et os, à la langue bien pendue. Que sont devenus les Saint Exupéry qui clamaient «  Frère,  si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis » ? Aujourd’hui règne le «  si tu diffères de moi, tu es contre moi ». Triste sort d’une nation se réclamant des siècles des Lumières  qui devient communauté revendicative, ne voyant pas plus loin que le bout du guidon, casquette vissée sur la tête sans doute pour éviter de faire respirer le cerveau !
Le bonheur  du râleur est de se penser supérieur  à vilipender l’imprudent qui défie son confort, esquissant le début d’érection en narrant ses pauvres victoires à des admirateurs craintifs devant ce haut fait d'armes, pensant ainsi que notre monde marche sur la tête et que seul lui est le garant d’une éthique  , gardien d’une morale intemporelle.
Le cyclo bobo peut être un facho comme un autre…

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21 septembre 2022 3 21 /09 /septembre /2022 06:05
Entendu dans le tram ( et je n'ai rien rajouté)

Un homme assez corpulent discute avec un couple dans le tram. Il parle de ses problèmes de santé :
- Le docteur me demande de me peser, il relève le poids, il se met à son bureau et me balance  «  105 kg, faites attention, dans 5 kilos , vous serez considérez comme obèse ». Là j’ai rien dit mais j’ai pensé : je vais changé de toubib. Non, mais…. Pour qui il se prend ?

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20 septembre 2022 2 20 /09 /septembre /2022 05:39
Interview dossier de presse Héritage Mortel à Laudun

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6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 06:05

Comment refuser de lire le dernier livre du polémiste ? Yann Moix est-il un écrivain ou un agitateur ? Je vous laisse juger....

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6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 05:58
Avec le temps ( notes d'écritures)

Avec le temps seuls les mauvais souvenirs s’estompent, seuls restent ce qui peut contribuer à se couler dans un cocon douillet, se laisser aller à une nostalgie tendre, aimante et rassurante. L’enfance, l’adolescence , sont des valeurs sûres pour se tenir chaud parce que dans ces périodes-là, l’innocence nous accordait la légèreté de la vie, une perception floue mais vivante, passionnante et sans fin. Des moments bien sûr idéalisés pour ne pas les fragiliser, pour nous donner le sourire ou croire encore qu’il existe une espérance dans ce qu’il nous reste à vivre. Repenser le passé, le repasser comme un film enregistré, se rappeler, ne pas se perdre dans les années, les noms, les lieux, se remémorer les visages, les associer à des moments de plaisir, des instants de partage, et tant pis si ce n’étaient pas vraiment eux ou elles , si ce n’était pas exactement ici ou là, la chaleur écrasante de l’été ou les pluies de septembre sur les vendanges, réduire le temps comme on laisse réduire une sauce pour ne garder que le suc , ne garder que l’essentiel ; une émotion.
Faire revivre les absents, les ramener à la vie avec plus de douceur, moins de sévérité ou de tension, leur redonner la légitimité d’avoir été aimé et des les avoirs aimé en retour. Vieillir c’est vivre aussi vivre avec ceux qui restent, trop souvent trop préoccupés pour nous entendre ou nous supporter. Avec le temps, c’est accepter de se réconcilier avec soi, se dire qu’on a eu une belle vie quand même , de beaux moments en tout cas, volés sur la durée, chipés au temps, encadrés comme de belles photos sur le mur ou un vieux calendrier des postes avec ses chatons ou ses métiers d’autrefois. Et même si c’est faux, se dire, pour apaiser l’angoisse du disparaitre, que l’on a vécu le présent à chaque fois, intensément, nous l’avons gouté jusqu’en s’en pourlécher parce ce quoiqu’il se passe, ce qui a été vécu, ne peut être défait et que c’est cela notre part d’éternité : la satisfaction d’avoir été.

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1 septembre 2022 4 01 /09 /septembre /2022 13:44
Veille de Rentrée

Polémique autour du bac de français cette année : le texte était trop dur pour les élèves dont certains se sont empressés de dénoncer sa difficulté sur la toile plutôt que de s’interroger sur leur indigence intellectuelle.

C’est Eric Dussert qui en parle le mieux dans son édito ( double numéro aout-septembre du Matricule des Anges) en posant la question de la facilité. Il existe une passerelle entre notre mode de consommation et notre mode de pensée, l’un façonnant l’autre.
La facilité ( que Eric Dussert nomme fluidité) de notre société se traduit par le confort d’acquérir des biens ou des service sans efforts ( physique ou intellectuel) . Cette fluidité se ressent donc sur l’activité cérébrale : puisque tout est facile, il n’y a aucune démarche , recherche ou de prospection.  Tout est en accès libre même celui de se faire livrer de la nourriture faute d’essayer de cuisiner. La fluidité porte en elle la paresse d’esprit. Il faudrait redonner le goût de la découverte, l’émerveillement face à l’inconnu.
La consommation engendre la radicalité , elle confronte celui qui a à celui qui n’a pas. Ce n’est pas une simple constat entre riche-pauvre ou nord-sud, il s’agit de se présenter face à autrui avec une identité de possédant et défendre cette possession ( quel que soit le bien ou le service) car nous pensons qu’elle détermine ce que nous sommes. D’êtres multiples, nous passons à propriétaires uniques. Notre identité se résume donc à la possession, radicalisant toute autre forme de nuances qui fait la richesse d’un humain.
Après la lecture de l’édito de Eric Dussert, je me suis replongé dans la lecture du Misanthrope de Molière qui reste d’actualité et qui traite du paraître. Replonger également dans le travail de mémoire de Jacques Castermane sur Karlfried Graf Dürckheim dont je ne me laisserai jamais de cette citation : « Un homme se détermine par ce qu’il ne possède pas, ce qu’il ne sait pas et ce qu’il ne fait pas ».

Un prochain sujet du bac ?

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28 août 2022 7 28 /08 /août /2022 09:53

Si vous êtes parents d'ados et que vous être dépassés par leur monde, jetez un œil au roman de Patric Bard. Il réécrit un fait divers sordide jugé en avril dernier pour nous expliquer une mécanique complexe et très futile des liens qu'entretiennent les ados avec les réseaux sociaux. 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 15:12
Entendu dans le tram ( et oui, c'est la rentrée ! )

Un jeune homme, 25 ans environ, pantacourt en jeans, tee-shirt décoloré par le temps, cheveux mi-long, barbu, lunette rondes et sac à dos sur l'épaule, visiblement un peu énervé par sa conversation téléphonique, lâche cette phrase incroyable :

- Ben si tu baisais avec moi, ben de un, tu me verrais différement , et de deux, tu n'aurais plus rien à me reprocher !

ps : si quelqu'un arrive à ses fins avec cet argument, n'hésitez pas à m'envoyer un message....

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 05:50

Pour désacraliser ce qui nous terrifie, mieux vaut s'en moquer, avec la distance, la source de nos angoisses s'atténue . Alors profitons de l'été pour combattre le burn out qui nous attend à la rentrée en lisant " Le boulot ça me travaille" de Lydia Mirdjanian. Ce livre possède deux vertus : l'humour et le sentiment d'être moins seul dans nos problèmes au boulot. L'humour, Lydia n'en manque pas, vous serez surpris de piquer des fous-rires qui mettent de bonne humeur pour toute la journée. Et vous vous sentirez moins seul car les mésaventures pro de la narratrice ressemblent à nos soucis; poussées à l'exagération , celles-ci permettent de relativiser ce que nous prenons parfois trop à cœur. 
Et un grand merci à Lydia qui m'a demandé de participer à son émission pour défendre le magnifique livre d'Anne-Marie Claire.
Merci Lydia pour ta pétillance ! 

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