S.Weil a écrit dans son sublime « La pesanteur et la grâce » qu’il « faut vivre nu » . La nudité d’esprit est la condition pour accueillir chaque chose comme une nouveauté, abolir les préjugés, être vierge de toutes pensées qui pourraient affecter notre appréciation. Et si on passait de la théorie à la pratique ? Prenons la nudité au pied de la lettre, déshabillons-nous, dessapons-nous pour vivre pleinement l’instant présent.
D’abord la nudité permet d’abattre les barrières sociales. Les vêtements sont des signes distinctifs de classes, suivant notre milieu, notre niveau, nos revenus, nous nous habillons différemment pour marquer une appartenance , par habitude de vie. Être nu est le premier pas vers une égalité si chère à notre pays, la nudité est une leçon de laïcité sociale.
Qui d’entre nous n'a jamais pris de plaisir à nager nu ? Non, allez-y, personne ne vous regarde ou vous épie, soyez franc pour une fois… Avouez que cette liberté du corps dans une baignoire, dans une piscine ou dans l’immensité de l’océan, c’est plutôt plaisant . Être nu c’est être libre de ses mouvements sans entrave d’un jeans trop serré, d’un maillot de bain trop lâche, d’un tee-shirt trop court ou d’un pull trop long qui se prend dans la fermeture éclair du blouson, engoncé l’hiver sans possibilité de se mouvoir, trop habillé l’été pour ne pas suer.
Être nu ça dérange parce souvent on associe la nudité à la sexualité . Réduire son corps à la simple fonction sexuelle, c’est limiter son corps au plaisir de l’autre et non à la satisfaction de soi. Être nu, c’est accepter d’être vu par l’autre, nu également, comme une personne à part entière : c’est quand tout est dévoilé que l’essentiel s’exprime.
Pour vivre heureux, vivons à poil !