Vous vous souvenez de cette phrase du texte dit de Baltimore : "même les simples d'esprit ont leur histoire".
Avant hier soir en rentrant du bureau, remontant le boulevard , baguette de pain sous le bras,une dame se dirige vers moi.
Sentant son regard insistant, je m'apprête, tel Saint Martin, à couper ma baguette de pain en deux.
Elle se plante devant moi et me dit :
- Je peux vous souhaiter la bonne année ?
Je suis prêt à offrir ma joue pour recevoir une bise d'une inconnue , mais non, elle se met à rire et me lance joyeusement :
- Bonne année Monsieur ! j'suis contente de vous avoir souhaité une bonne année
Je la vis simplement s'éloigner en riant au bas du boulevard.
Même le simple d'esprit à son histoire.... Elle m'a amusé cette dame, un peu surpris quand même : en effet on aborde une personne dans la rue comme ça , sans le connaître si ce n'est pas nécessité . Nous sommes quelques fois décontenancés par ce qui nous arrive hors convention et traitons facilement les autres de fous parce qu'ils n'ont pas la retenue suffisante en société. Les "fous" se remarquent parce que leur comportement est excessif mais nous...?
Oui, nous, quand tout notre esprit est occupé et focalisé sur un problème, quand la jalousie ronge nos envies, quand l'orgueil envahit jusqu'à nos motivations les plus enfouis, oui, nous quand nous nous appartenons plus . Nous, en état de colère ou de manque.
Et bien ce "nous" dans ces moments-là, est plus déraisonné que cette brave dame au large sourire qui m'a souhaité la bonne année.