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14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 06:21
Aurevoir ...

On dit souvent qu’une vie est faite de rencontres et de ruptures, moi je pense qu’elle n’est que continuité, un peu comme un long travelling durant lequel on croise des personnes de toutes sortes. Aujourd’hui mon film continue à se dérouler dans un autre décor et pensez bien que je suis déchiré entre l’excitation de la nouveauté et l’attachement au passé. Ne croyez pas que les choses sont simples et les décisions faciles à prendre, toute histoire humaine est délicate à défaut d'être complexe. En effet, au bout de ces onze années passées ensemble, j’ai l’impression de quitter une famille , avec ses chamailleries, ses coups de gueules mais aussi ses joies de se retrouver, de partager des moments. Avec cette conviction de singularité qui nous certifie que ce qu’il peut se passer ici ne peut pas se passer nulle part ailleurs, que notre microcosme est l' expression de notre différence. Alors pour déjouer les pièges de l’habitude, je pars explorer d’autres ailleurs pour vérifier s’il existe au fond d’autres singularités.

Et je termine en citant «  le Temps des marguerites » pour rappeler que nul n’est infaillible et que ce n’est pas vrai que ce sont les toujours les meilleurs qui partent les premiers : « Que dans l’avenir , on vante mes mérites, ne croyez pas ce que les gens diront, je n’ai pas connu le temps des marguerites, feuillues naitront, feuillues se faneront. »

Ni fleurs, ni couronnes, ni discours et encore moins de regrets… et encore moins de discours de peur de sombrer dans uns sensiblerie dont je ne saurai pas me relever.

 

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 12:55
D'où tu me parles camarade ?

Un copain  argumentait dans une conversation animée, un «  tu ne sais rien parce que  tu es désinformé par la presse capitaliste ». Je n’avais plus entendu ce type de propos depuis la fac où, par ennui, je fréquentais les lambertistes et autres anars autoproclamés. Moi aussi à 20 ans je pensais qu’on n’était pas de mon avis parce qu’on lisait  «  la presse bourgeoise » qui , dans ma région, se nommait Midi Libre. Quand je repense à ces années , j’en ai presque honte : croire que lire les avis d’obsèques et les résultats de foot du canton était un acte politique de droite était d’une bêtise qui rivalisait avec une haute opinion de moi-même et mon autosuffisance. Quand un étudiant venait exposer ses théories, je me souviens qu'un des gars lui lançait : " D'où parles tu camarades ?" , ce qui valait à un beau : "quel est ta légitimité pour parler de ce que nous, nous savons mieux que toi".

J'ai revu un copain  de fac pour les 40 ans d'une amie commun, nous nous sommes souvenus de longues conversations-pour lui tout était politique- et de ses engagements ( il était à la Fa) . De cette période il a gardé son sourire toujours lumineux, ses lunettes rondes et une activité syndicale. Son plus grand combat m'avoua t-il, fut de créer une famille dont il en était très fier. Nous nous sommes souvenus également du mariage de notre amie, où son oncle farouche défenseur du Rpr , nous abreuvait de propos que je ne comprenais pas, utilisant des abréviations, des surnoms aux formations politiques, des références  de son parti. Il déambulait dans ce mariage comme dans une convention politique. Il essaya de me parler d'une quelconque initiative que j'écoutais avec politesse quand deux garçons réfugiés sur une terrasse à l'écart croyant être hors de vue, s'embrassèrent. Il arrêta net son discours pour marmonner un" qu’est ce que c'est que ces pédés ?" auquel je répondis un joyeux" Oh! comme ils s'aiment". Il repartit à sa table soûler les autres et ne m'adressa plus la parole de la soirée.

Finalement, avec mon copain de fac ,on a trinqué à l'amitié qui vaut plus que n'importe quel discours politique, à l'amour cet autre aveuglement mais qui qui ne fait de mal à personne. Et la prochaine fois qu'on me demandera " d'où je parle", je répondrais: " du pays des souvenirs camarade, de ces matins froids et ensoleillés qui cachent la douceur et annoncent le printemps". Je ne serais pas devenu un peu bourgeois moi ?

 

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6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 11:15
En attendant la fin de la manif...

Samedi dernier, à la Grande Solderie, la sécurité baisse les grilles et nous demande de rester sagement à l’intérieur du magasin en attendant la fin de la manifestation.  Par la grande baie vitrée qui donne sur le boulevard, nous regardons comme au spectacle, le face à face Crs/ Manifestants. Une vieille dame me demande de l’aider à filmer la scène «  C’est pour mari, pour lui prouver qu’on est bien prisonnier » et elle ajoute que ce smartphone –"parfaitement inutile à mon âge"- lui a été offert par ses enfants à Noël et qu’elle ne sait pas s’en servir. Je filme à travers la devanture une charge de Crs. Elle est toute contente . Avant de repartir dans les étages – "Puisque nous voilà contraint de rester, autant faire les soldes"- elle me glisse malicieusement dans l’oreille : «  Avec toutes ces heures sup, les Gilets Jaunes ont donné du pouvoir d’achat aux forces de l’ordre ! »

Je suis resté devant le spectacle de ce face à face qui s’éternisait , je me suis cru à un instant dans un zoo, manifestants et force de l’ordre occupés à leurs activités ,nous ignorant superbement : les policiers en civils , visages dissimulés, tenues sportwear contre des casseurs visages dissimulés, tenues sportwear, usant chacun de la même violence… Finalement rien ne les distinguent si ce n’est le côté duquel ils se trouvent . J’ai repensé à Etty Hillisum : «  Rien ne me diffère du gardien du camp si ce n’est le fil barbelé  qui nous sépare» ( cité de mémoire)

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4 janvier 2019 5 04 /01 /janvier /2019 18:58
Le bonheur des imbéciles heureux
En début d'année je tente toujours d'écrire un post plein d'entrain ou de bon ton pour donner à l'année qui se pointe une haute destinée. Un truc avec des phrases lourdes de sens, un peu d'humour et de spiritualité histoire de rassembler très large. Mais depuis que règne la confusion sur nos ronds-points , depuis décembre, je suis à court d'idée.
Je pense sincèrement que vous en avez assez d'entendre de la philosophie de comptoir depuis que Bfm se délecte à interviewer tout et n'importe qui et que Fb a accouché d'une génération spontanée de prix Nobel en tout genre.
Que vous souhaiter ? Et bien dans ce brouhaha indescriptible qui se réjouit à attendre une fin chaotique pour avoir le plaisir de nous rabattre les oreilles de '" je l'avais bien dit", je vous souhaite d'être des imbéciles heureux.
Attention, pas un  imbécile tout court qui pense avoir tout compris après avoir échangé sur des forums, pas cet imbécile qui se croit important parce qu'il est grave, pas ce genre d'imbécile qui vous prend de haut parce que vous n'avez pas d'idée complotiste ou d'idée arrêtée sur tel ou tel sujet de société ou de voisinage. Non, ceux-là font les choux gras des chaines d'info en continue pour le plus grands plaisir d'autres imbéciles qui pensent être intelligent d'avoir compris des imbéciles parler à leur place.
 
Non, soyez des imbéciles heureux : celui qui a foi dans l'avenir et sa technologie, celui qui sourit même quand il ne faut pas, celui avec qui on prend du plaisir à parler du temps qu'il fait ou du temps qu'il nous reste à vivre et à aimer. Celui qui se réjouit du bonheur des autres, celui qui ne juge pas et qui ne ramène pas sa science pour écraser les autres même s'il a tort. Un beau imbécile heureux, celui qui rentre chez lui à pied dans  le froid de janvier, les mains dans les poches de son caban et qui aime sentir ses joues rosies, celui qui choisit une bouteille de vin en fonction de ses invités et non en fonction du plat, celui qui a de l'indulgence à chaque instant, celui qui aime sans savoir pourquoi et qui doute sur le comment. Je vous souhaite d'être comme ces lectures riches et simples à la fois, celles qui sèment des petits cailloux dans l'intelligence du cœur des Hommes, ces lectures qui vous font rencontrer ceux et celles qui sont différents , qui vous portent haut dans l'imaginaire, qui vous emplissent d'espérance.
Je vous souhaite d'être des imbéciles heureux, de beaux imbéciles heureux pour rendre cette année belle et tant pis pour les pisses vinaigre, les bouches en cul de poule qui disent "non" avant d'écouter, les "oui mais", laissons-les en 2018, ils auront bien de toute l'année pour nous rattraper.. 
Je vous souhaite une belle année 2019 !
 
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14 décembre 2018 5 14 /12 /décembre /2018 13:55
Demain je me ra-di-ca-lise ! 	x

 

J’en ai assez de moi-même, de voir ma gueule se lamenter et se plaindre, trainant ma carcasse dans l’appartement à ne savoir que faire.

C’est décidé, je donne un sens à ma vie : demain je me radicalise !

 

J’ai pensé tout d’abord de créer une page Facebook, mais à bien y réfléchir, j’ai peur de rassembler tout ce compte de « complotiste » sur le net : ceux qui pensent que la terre est plate, qu’Elvis Presley n’est pas mort ou que la fusillade de Charly hebdo n’a pas existé. Ma tête est suffisamment encombrée de futilité  pour ne pas y rajouter les inepties des autres. Et puis j'ai horreur des discussions de zing au moment de l'apéro.

Ensuite j’ai pensé à me convertir et aller trouver des innocents pour en faire des victimes. Mais le problème c’est moi, pas les autres, alors ça sert à rien de faire payer ceux qui n’y sont pour rien. Intellectuellement, le martyr est un non-sens si ce n’est que pour flatter sa propre personne.

J’ai songé rejoindre les gilets jaunes… mais passer mes journées sur un rond-point devant un feu de palettes à supporter les klaxons solidaires, très peu pour moi ! Et si je veux lier connaissance avec des inconnu(e)s, je préférerais, si ça vous dérange pas, un club échangiste. Et puis franchement, se sentir intelligent parce que  Bfm me filme n’est pas un signe de réussite , autant faire une coloscopie…

 

Alors j’ai décidé de me radicaliser contre moi-même :

D’abord, briser les miroirs pour arrêter de me regarder.

Ensuite, arrêter d’écouter ceux qui commencent leur phrase par «  Oui, mais… » et ceux qui les terminent par «  J’dis ça, j’dis rien… ».

Enfin, retrouver ma capacité à m’émerveiller, comme  quand j’étais plus petit, et surtout aimer ce qui m’émerveille. En fait, je n’ai plus envie d’être adulte avec mes convictions , mes phrases définitives et  mes alternatives définitives . J’ai envie de me débarrasser de tout ce que je sais ou ce que je suis.

 

Et une fois que je me serais débarrasser de moi, je pourrais devenir monde immense !

 

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19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 12:50
Gilets jaunes, Utopiales et l'appel des écrivains du Meet

Aux Utopilaes , il y a eu une conférence sur le surpeuplement et ses conséquences. Débat intéressant et intelligent où trois écrivains exploraient les pistes de l’avenir en expansion démographique. Il en ressort que le surpeuplement n’est pas un problème en soi mais c’est l’impact écologique, l’empreinte humaine sur les ressources naturelles qui est le véritable enjeu de l’avenir. On consomme trop ou  mal.

Les gilets jaunes eux ne veulent pas remettre en cause cette surconsommation., ils veulent que rien ne change et que l’état subventionne leur mode de consommation reléguant la question essentielle du «  comment vivre indéfiniment dans un monde fini », à d’éventuels progrès technique scientifique. On veut bien faire des efforts, mais chez les autres , on n’est pas à une contradiction près : lire et aimer Pierre Rabhi tout en allant  manifester pour aller dépenser plus de fric dans des supermarchés ou faire ses courses sur Amazon tout en déplorant la fermeture des petits magazines ! Nous sommes devenus des consommateurs  aigris, agressifs et terriblement égoïstes.

N’avoir pas anticiper cette transition, depuis l’appel de Rome dans les années 70, est une défaillance de nos politiques. Et nous avons reconduit non ceux qui voulaient changer la société mais ceux qui voulaient améliorer notre confort. Impression d’un fossé grandissant qui se creuse entre une classe qui se veut élite et le reste qui pleure façon «  I want my money back » thatchérien.

Nous ressemblons de plus en plus à ces parents qui délèguent l’éducation de leurs enfants à l’éducation nationale et les laissent le soirs à s’abrutir devant les émissions de télé réalités.

 

C’est pour cela que l’appel lancé à Saint Nazaire par les écrivains du Meet est important, rien n’est irréversible sauf le populisme. Nous vivons une période où nous avons peur de basculer dans les heures sombres des années trente tout en se méfiant de nos dirigeants.  L’émergence des réseaux sociaux qui respectent le droit à la parole, profile le risque de voir émerger des leaders éphémères sans réelles perspectives. C’est en cela que les rencontres d’Utopiales sont bénéfiques : des écrivains qui projettent un monde sombre pour que soyons suffisamment alerté pour changer cette destinée funeste, les écrivains du Meet viennent de pays différents et ont le même constat.  La littérature peut encore sauver le monde ? Peut-être bien…

 

En attendant, légitime ou pas, cette colère rouge des gilets jaunes ne doit pas virer au brun par résignation ou défi.

En attendant, le seule couleur de l’espoir reste la verte.

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 15:02
Rasoir mécanique

J’aime le bruit du rasoir mécanique sur mon visage.

J’aime dire «  rasoir mécanique » parce que ça donne une côté machine, possession d’un outil. Le bruit qui racle en balayant le visage les matins où on a le temps, le bruit qui racle en fouettant le visage les matins où je suis à la bourre. Entendre ce son remonter sur la joue, jouer sur le cou, menaçant ma gorge.

Les joues rosies par le feu de la lame, l’odeur du baume qui apaise, le parfum qui revigore. Se regarder dans la glace se trouver ni laid, ni beau, juste assez présentable pour sortir bosser.

Descendre le boulevard. Autre bruit : celui de la rue, du mouvement. Autre raclement : celui des chaussures contre le bitume des trottoirs qui ne sont jamais nivelés. A force de travaux, on rebouche les plaies par du goudron, jamais le même, jamais à hauteur égale. Trottoirs nantais, des mini- vallons qu’on monte et descend, sur lesquels on butte.

Rasoir mécanique, pelleteuse qui creuse   , racle , écorche, entaille, ouvre des cicatrices béantes, maltraite le sol et nos oreilles. Assourdissant. Des traces de goudrons inégales semées , petits cailloux de travaux : regardez comme ici on s’active ! Des panneaux barrant la route du marcheur, ordre : « piétons, passez en face ». Boulevard , visage symétrique, passer d’un joue à l’autre comme on traverse la rue, d’un trottoir à l’autre. Monter, descendre, contourner, dessiner des mouvements, secs, lents ou rapides.

Rasoir mécanique  matinal , marche mécanique matinale, en attendant la douceur de tes mains sur mon visage et nos marches sur des  plages de sable planes.

Envie d'horizon.

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9 novembre 2018 5 09 /11 /novembre /2018 12:35
Insomnies

4h 15 : réveil en sursaut : je viens de rencontrer Dieu. Je rêvais que j’étais en quête d’absolu et d=que d’étape en étape j’arrivais à l’être suprême. Déception, c’était un vieux monsieur, comme je le voyais enfant, mais moins sévère, plus patient, quelque chose de bienveillant dans son regard.  J’suis déçu. Il le sent bien que je suis déçu. Il me demande en riant «  à quoi je m’attendais ». Je lui dit «  à tout sauf à vous ».

Il sourit me dit que j’ai raison, étend sa main et me demande de regarder dans la continuité de son bras : je vois de la poussière prisonnière d’un filet de lumière renvoyée par un diamant. Il me dit simplement : "Dieu c’est tout simplement ça : un reflet."

4h30 : pourquoi dit-on de mon personnage qu’il est homosexuel… Il couche avec des hommes mariés certes, mais c’est avant tout une sexualité opportuniste, une jouissance qu’il obtient sans faire d’effort, quelque chose que le satisfait et non recherché. Un hasard finalement. Et tous ces hommes mariés, eux, on les considèrent comme hétérosexuels tant que leurs femmes ne savent pas ce qu’il se passe sur les banquettes arrières des voitures familiales quand vient le soir.

4h45 :  Dieu comme la sexualité, ce n’est qu’une question de croyance finalement, de faux semblant. On se réfugie derrière des mots qui doivent encadrer ce que nous sommes. Pas de place pour être libre.

4h47 :  Je regarde le réveil. Pas encore l’heure de sortir du lit .. Je n’arrive plus à me rendormir. Trop choses tournent dans ma tête. Si ça se trouve, j’fais un Avc !

5h : J’aime pas les dédicace. J’ai l’impression qu’on sollicite les amis pour ouvrir les portefeuilles. C’est gênant de recevoir de l’argent en échange de ce que l'on considère comme une passion ou un passe-temps. Impression d’une opération mercantile. J’écris, j’vends pas.

5h10 : Qu’est-ce que je vais bien pouvoir écrire comme dédicace ? Et à qui ? Et si j’écrivais seulement : «  Dieu est un reflet », ils comprendraient ?

5h15 : Bon , si je ne dors pas dans le quart d’heure qui suit, je me lève.

5h30 : On peut attendre un peu non ?

5h45 : Et pourquoi il ne serait pas heureux comme ça mon héros ? Personne n’y fait attention, alors qu’on lui lâche les baskets ! C’est mon enfant après tout. Si, il est vivant…

5H50 : Comment je vais m’habiller ?

5h59 : Ce con de réveil va sonner. Et si je restais au lit ?

 

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 11:24
En route pour la soixantaine, Renaud et La Marseillaise

En route pour les 51, mon frère Vincent, me dirait que c’est l’âge du pastis, moi je vois un dernier avant la route pour la soixantaine.

Quand j’étais môme, la soixantaine, c’était des veilles dames qui étaient  toujours habillées en noir, un fichu sur la tête et  des hommes qui avaient des poils dans les oreilles et qui hiver comme été, tiraient de leurs poches, d’immenses mouchoirs à carreaux pour se moucher bruyamment.

Un âge est une trace comptable, une simple convenance mathématique qui nous sépare de maintenant de  l’instant où nous n’étions pas.

On se dit qu’avec le temps , on devient docile, que les amitiés saisonnières disparaissent et que ce n’est pas aussi grave que cela, que les corps qu’on étreint ne méritent pas forcement d’être nommés , que les idées sont comme les chemises : il faut en changer, question d’hygiène.

Tiens, c’est comme quand j’étais ado : je chantais avec Renaud ( Où est-ce que j’ai mis mon flingue ?) «  La Marseillaise même en reggae, ça m’a toujours fait dégueuler ». Je trouvais dans cette chanson le côté rebelle que je n’avais pas, dire que j’étais contre me suffisait à penser que j’étais intelligent… Et bien en 98, voilà que Renaud chante La Marseillaise avec l’équipe de France de Zizou, à la télé en plus ! Un mythe venait de s’écrouler !

Voilà ce que c’est que  la vie : tu te crois révolté grâce à  Renaud et un jour tu le vois chanter La Marseillaise sous l’œil qui frise de Michel Drucker. Tu te dis qu'on s'est foutu un peu de toi et qu'il ne faut jamais croire les idées des autres : ce sont les leurs et pas les tiennes ! C’est dur de vieillir !

J’ai su ce jour-là, qu’on  n’était pas ce qu’on chantait ni  ce qu’on possédait ni même ce à quoi on adhérait.  Et c'est à ce moment précis que commence le processus du questionnement : mais qu'est ce que je fais ici et maintenant, qui suis-je en vérité ?

 

C’est peut-être ça le début de la sagesse : avoir de la distance et se regarder le nombril avec indulgence.

Je veux bien être un vieux con à condition que je ne fasse pas mon âge !

 

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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 11:03
Pendez-les haut et court

Fin septembre j’ai assisté à des échanges très vifs sur internet suite à la chanson du rappeur Nick Conrad dans laquelle il appelle à « pendre les blancs ». L’ Histoire de la musique est émaillée de scandales plus ou moins programmés  et plus ou moins réussis.

James Baldwing , auteur afro américain ( pour faire bien élevé pour ne pas dire black) qui a vécu en France, a délaissé une écriture dite « révoltée » à une écriture d’’identité. Il s’est rendu compte que finalement, la révolte était l’attente du lecteur blanc et qu’il pérennisait le phantasme du raciste blanc.

Le problème avec le rappeur Nick Conrad , c'est que ce n’est pas un racisme anti-blanc, mais une excroissance d’une haine qui alimente l’argumentation des racistes. Il est plus dangereux pour la communauté qu’il défend que pour celle qu’il veut tuer…

James Baldwing écrivait que « la haine viscérale de l’homme noir ne survivra pas au complexe de supériorité du blanc ». Il est facile de critiquer, de se positionner comme victime éternelle ou agresseur vengeur, mais pour moi, le silence qui répond à celui qui cherche du bruit est une bonne réponse. Le politiquement correct fragilise parce qu’il crispe , il occupe uniquement le secteur de l’émotionnel qui est loin de celui de l’intelligence. Et finalement, il y a tellement de crétins dans ce monde, que je réserve mon indignation à ma seule frustration.

Laissons quand même au rap comme au rock, une part de souffre sinon, on "s'emmerderait grave" comme dirait mes neveux.

« La haine plus que l’amour , ça occupe » H.Bazin

 

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