On dit souvent qu’une vie est faite de rencontres et de ruptures, moi je pense qu’elle n’est que continuité, un peu comme un long travelling durant lequel on croise des personnes de toutes sortes. Aujourd’hui mon film continue à se dérouler dans un autre décor et pensez bien que je suis déchiré entre l’excitation de la nouveauté et l’attachement au passé. Ne croyez pas que les choses sont simples et les décisions faciles à prendre, toute histoire humaine est délicate à défaut d'être complexe. En effet, au bout de ces onze années passées ensemble, j’ai l’impression de quitter une famille , avec ses chamailleries, ses coups de gueules mais aussi ses joies de se retrouver, de partager des moments. Avec cette conviction de singularité qui nous certifie que ce qu’il peut se passer ici ne peut pas se passer nulle part ailleurs, que notre microcosme est l' expression de notre différence. Alors pour déjouer les pièges de l’habitude, je pars explorer d’autres ailleurs pour vérifier s’il existe au fond d’autres singularités.
Et je termine en citant « le Temps des marguerites » pour rappeler que nul n’est infaillible et que ce n’est pas vrai que ce sont les toujours les meilleurs qui partent les premiers : « Que dans l’avenir , on vante mes mérites, ne croyez pas ce que les gens diront, je n’ai pas connu le temps des marguerites, feuillues naitront, feuillues se faneront. »
Ni fleurs, ni couronnes, ni discours et encore moins de regrets… et encore moins de discours de peur de sombrer dans uns sensiblerie dont je ne saurai pas me relever.