Manu a raison : ce qui peut caractériser un individu est sa faculté d’être curieux. La curiosité n’est pas un vilain défaut, non, elle est source d’enrichissement, d’émerveillement et d’ouverture au monde.
Dans la Gloire de mon père de Pagnol, Marcel et son jeune frère sont surpris par un braconnier dans la garrigue :
« Où allez-vous ?
-En haut de la colline pour voir ce qu’il y a !
-Et le voilà le drame de l’homme : toujours aller plus loin , toujours voir autre chose…. C’est pas beau ici ? »
Etre curieux c’est s’ouvrir à toute forme inconnues non pour collectionner des émotions ou des informations, mais pour donner du plaisir et du sens à la Vie.
Aujourd’hui la tendance est la recherche du bonheur ; bonheur en tant qu’absence de souffrance et surtout absence de frustration. Et Dieu sait que notre société répond avec profusion à la frustration des consommateurs que nous sommes devenus.
La curiosité donne des points de repères, de l’expérience et ordonne .
En grimpant au sommet de la colline, Marcel et son jeune frère répétaient sans le savoir , d’une manière maladroite et innée, la grande aventure humaine : derrière la colline, il y a l’inconnu et l’infini.
Car la finalité de la curiosité c’est de se débarrasser de l’idée que nous sommes à l’étroit dans ce corps, dans cette période, dans cet espace que nous a donné notre naissance.
Et cette idée, Manu, de l’infini, ça c’est rien que du bonheur !