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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 11:39

P1020728Manu a raison : ce qui peut caractériser un individu est sa faculté d’être curieux. La curiosité n’est pas un vilain défaut, non, elle est source d’enrichissement, d’émerveillement et d’ouverture au monde.

Dans la Gloire de mon père de Pagnol, Marcel et son jeune frère sont surpris par un braconnier dans la garrigue :

« Où allez-vous ?

-En haut de la colline pour voir ce qu’il y a !

-Et le voilà le drame de l’homme : toujours aller plus loin , toujours voir autre chose…. C’est pas beau ici ? »

Etre curieux c’est s’ouvrir à toute forme inconnues non pour collectionner des émotions ou des informations, mais pour donner du plaisir et du sens à la Vie.

Aujourd’hui la tendance est la recherche du bonheur ; bonheur en tant qu’absence de souffrance et surtout absence de frustration. Et Dieu sait que notre société répond avec profusion à la frustration des consommateurs que nous sommes devenus.

La curiosité donne des points de repères, de l’expérience et ordonne .

En grimpant au sommet de la colline, Marcel et son jeune frère répétaient sans le savoir , d’une manière maladroite et innée, la grande aventure humaine : derrière la colline, il y a l’inconnu et l’infini.

Car la finalité de la curiosité c’est de se débarrasser de l’idée que nous sommes à l’étroit dans ce corps, dans cette période, dans cet espace que nous a donné notre naissance.

Et cette idée, Manu, de l’infini, ça c’est rien que du bonheur !

 

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 12:48

mamika1b« Tienes un corazon sonriendo, Christian »

Martha me sourit , le restaurant est bruyant mais chacun semble écouter tout le monde dans ce joyeux brouhaha.

«  J’ai travaillé à l’ONU à Genève durant toute ma vie, et aujourd’hui je n’arrive pas à être en Paix. J’ai beaucoup travaillé avec cet organisme et aujourd’hui, quand tu regardes ce qui se passe, il y a de quoi être en colère. Je voudrais être aussi zen que toi Christian

-  - Je ne suis pas zen …. J’ai fait une boulette avec ma carte d’identité c’est tout, je n’avais d’autres  choix que de n’en vouloir à personne, ni à moi

-  -Je me suis mis au bouddhisme, mais je suis trop « catalane » pour être calme. Et puis, j’ai compris que si cette Terre doit aller mieux, il faut que chacun d’entre nous ait de la stabilité. Il ne peut y avoir une Paix mondiale que si il y a une paix individuelle. Mais c’est dur. El camino es muy dificil…

-  -No Martha : el dificil es el camino….

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 13:05

P1020728J’ai fermé ma porte le samedi 19 à 12h pour partir à Barcelone où j’étais attendu à l’aéroport  à 16h30. Je n’arriverai que le dimanche 20 à 13h en gare de Sants…. 25 heures de voyages ! Refouler du comptoir de Vueling car ma pièce d’identité était périmée, je n’avais pas le temps d’être en colère ou d’être furieux , il fallait rapidement trouver une solution, ne pas se laisser aller , dominer par l’émotionnel. Mes quelques jours de silence à la maison ont sans doute contribués à être stable, à me sentir bien et en paix . Vingt-cinq heures sans avoir une seule fois avoir envie d’étrangler le monde entier pour soulager de cette monstruosité qu’on m’infligeait car cette méprise venait avant tout de moi. Comment en vouloir aux autres quand on se sait parfaitement coupable…. Certes, l’excès de zèle des agents de cette compagnie frisent le ridicule et un excès d’autorité rend sans doute toute la responsabilité inhérente à leurs tâches…( laissons faire ma réclamation).

Vingt-cinq en ne pensant à rien, vingt-cinq heures sans me sentir responsable ou coupable, sans en vouloir ni aux autres, ni à moi.

Vingt-cinq heures de zen pour traverser de nuit et par train la France .

Dans des moments de stress, avant, bien avant, je serais retourné chez moi en ne décolérant pas de quinze jours minimum ; mais ces jours de silence à la maison ont su me préserver des problèmes rencontrés pendant ce voyage ( oh, ce n’est pas non-plus une aventure en pleine Amazonie, faut pas exagérer) et m’ont permis de me sentir en paix. Car celui qui est en paix avec lui-même ne peut en aucun cas ressentir de la haine ou de l’agressivité pour autrui.

Puis j’avais un truc : quand dans la nuit on se réveille car le train entre en gare, ou un passager ronfle, sentir un frisson qui part du coccys  pour remonter sur la colonne vertébrale, sentir le frisson se propager le long de soi pour avoir un sentiment d’abandon ; puis cette phrase lu juste avant de partir, récité en mantra : " Je viens de loin, je sais qui je suis et je ne suis pas une vieille âme , j’ai confiance en moi" (Soria Les Clefs)

Rien ne m’affectait, tout s’est bien déroulé…

Je suis arrivé à 13h ; j’été attendu. Le temps de prendre une douche, de me changer et me voilà dans un restaurant entouré d’espagnols pour un anniversaire d’une personne que je ne connais pas.

Là se trouve une vieille dame, Martha, qui me dévisage et au bout de quelques minutes de silence me lance :

« Christian, tienes un corazon sonriando »….

Va falloir que je vous cause de Martha la prochaine fois.

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 14:58

P1100036 papate sillon copie(2)On devrait choisir sa vie comme on  laisse filer un tam’ complet en se disant que, de toute façon vue  la destination et l’heure à laquelle on est parti, on prendra le suivant. Une envie comme ça, , rester sur le quai et attendre : allez-y, commencez sans moi, j’arriverai après, enfin, peut-être, si je ne reste pas clouer sur place à regarder les tram’ passer. Pas par négligence ou par fainéantise, non, j’ai le sens des responsabilité moi, monsieur ; mais juste parce que ça ne m’intéresse pas, enfin, pas là, pas aujourd’hui . Je ne me sens pas étranger à votre aventure, c’est pas que je me sente plus ou moins que vous, mais voyez-vous, c’est votre aventure, et je vous la laisse ; je ne suis pas taillé pour cela, je pourrais faire un effort, jouer avec vous mais je sens que vous allez me détester : je vais vous laisser gagner….

Tiens, pendant que je causais, une deuxième tram’ vient de passer, il était plein alors j’ai décidé d’y aller à pied . Je vais arriver sans doute en retard, mais il fait tellement beau, et tellement de choses à voir quand on a le nez en l’air.. On voit des tas de formes dans le ciel, et puis il y a des immeubles très haut, on sent tout petit devant les perrons, comment vivent les gens de ces immeubles ? Vous croyez qu’ils s’entendent tous ? C’est un peu forcé quand on est obligé de vivre ensemble, non ?

Oh , un jardin plus loin, les branches dépassent les murs et un coup de vent a secoué si fort les cyprès, qu’il neige du pollen ! le sol est couvert d’une pellicule jaune, du  soleil sur le trottoir.

Le long du quai, anachroniques, des marins en mal de mer vomissent leurs nuits passées dans les bars de la Fosse. Faut les voir s’amuser à être, s’amuser à faire comme si ils étaient des vrais marins pour justifier leurs cuites, ils sont drôles.... sont drôles tant qu’ils vomissent pas leurs mauvaises humeur sur mes pompes.Ils s'emmerdent tellement qu'ils se sont inventés une vie de marin, une vie de houles géantes, de rhum.

Deux terrassiers brossent les dalles fraichement scellées près du nouveau bâtiment qui accueillera des magasins en juillet. Le centre-ville devient un centre commercial …. On sait plus quoi faire si on n’achète pas, on nous incite, on nous infantilise : amusez-vous ! achetez ! prenez le Tram’ , ne marchez pas dans la rue sans sourire aux vitrines… ne perdez pas votre temps à ne rien faire, le nez en l’air…

Je ne risque pas de tomber de haut, vue ma hauteur … et le nez en l’air donne de l’envergure, vous élargissez votre regard,  vous déployez des ailes, vous volez au dessus de tout, on va plus vite qu’en Tram…

Ne m’attendez pas : je me suis envolé !

 

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 11:26

P1100036 papate sillon copie(2)-copie-1Le trajet du retour fut rapide, à cette heure-ci, l’autoroute était déserte et seul le bruit des essuies glaces brisait le silence. Le jeune inspecteur ressassait sa journée et les propos du vieux professeur. Il lui aurait semblé absurde l’idée de mélanger la légende de la chute d’Adam avec la mort de Paul Chanon si ce n’est que ces  deux histoires coïncidaient dans leurs propres tragédies.

Essayons de rationnaliser, pensait-il tout haut : Oui Paul Chanon n’a eu que ce qu’il méritait et là s’arrêtait la ressemblance, il avait créé un monde différent des autres et s’était enlisé dans le mensonge et la manipulation, mais personne n’avait songé à se venger d’Adam pour sa faute.

Il repassa un à un les suspects : il y avait l’ex de Paul Chanon, Corinne Cattuogno, Paul Chanon l’avait escroqué pour s‘emparer du maigre héritage paternel , Markus Patten, le chef de la sécurité de la Centrale, trahi par l’amitié qui lui avait porté, il y a avait aussi le nouvel ami de Corinne Cattuogno, Génaro Busch, Paul Chanon était un obstacle à leur relation. Et pourquoi pas également la fille de Corinne Cattuogno, Elsie, derrière le visage de l’ado gothique se cachait en vérité un être blessé par la déchéance de sa mère.

 Finalement le vieux professeur avait raison, peu importe comment est mort Paul Chanon, c’est lui qui avait provoqué sa propre chute, mais Guilhem Delarque ne supportait pas de juger les affaires, il ne voulait que rétablir le déséquilibre qu’avait provoqué cette mort. Juger était bon pour les juges, les médias et les oisifs , lui ce qui comptait avant tout c’était de revenir à un ordre, un nouvel ordre pour assurer une continuité, le reste il s’en foutait. Il fallait trouver pourquoi Paul Chanon se trouvait sur ce toit , et pourquoi il n’était pas allé au rendez-vous fixé par Markus Patten pour recevoir l’argent de son chantage. La réponse se trouvait sur ce toit, sur ce pourquoi. Chaque suspect avait un alibi ,chacun disait la vérité et il préssentait que tous mentaient.

Guilhem Delarque pataugeait , il se rappelait que lorsque il n’arrivait pas à faire ses devoirs, son père se moquait de lui : «  Caïn, tu t’appelles Caïn : l’enfant de la confusion » lui répétait-il et Guilhem s’emportait , la colère et la confusion étaient deux émotions fortes qui le maintenaient à distance de lui, deux émotions qui le détournaient de lui et il détestait, enfant, ce sentiment de n’être rien.

Il était tard lorsqu’il passa la barrière de la sortie Nîmes-Est. A cette heure, Corinne Cattuogno fut réveillée par le vibreur de son portable. Elle se dirigea vers la cuisine pour le lire : «  Me cacher une partie de la vérité serait préjudiciable à toutes les deux » .

Elle reconnut le numéro de téléphone du correspondant, alluma une cigarette et se laissa aller dans une abysse de désespoir . Elle avait promis à sa fille qu’un jour elles s’en sortiraient, que plus jamais des Paul Chanon leurs feraient du mal . Même mort, il continuait à empoisonner leurs existences à toutes les deux.

Elle écrasa sa cigarette ,reprit le portable et répondit : «  Je n’ai jamais rien demandé, à chacun ses problèmes de conscience »

 

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 11:54

P1020728Ainsi tu as revu ce vieux professeur Catheline  sur ton enquête… Sacré Andréas..

-Il n’a pas changer, tu sais, je le trouve cependant aigri avec l’âge ; un œil désabusé sur ce monde .

- Sais-tu qu’il a passé une grande partie de sa vie avec sa mère qui était une femme fatiguée de la vie : rien n’allait ; elle voyait tout en négatif et toutes ses conversations tournaient autour de son petit monde et ses petits malheurs. Il n’a jamais su ce qu’elle aimait ; mais on savait tous ce qu’elle détestait et étions au courant de ses désordres gastriques qu’elle racontait avec détails.

- Les enfants ne demandent jamais à leurs parents si ils sont heureux…

- Par crainte de culpabilité sans doute, et la mère de Catheline lui faisait payer un mariage qu’elle qualifiait de « pas heureux ». En ce temps-là fiston, on parlait pas d’amour… ils se mariaient pour du sérieux. Etre heureux ne faisait pas partie d’un plan de vie.

- Pour en revenir au vieux professeur, il ne s’anime que pour parler de la prévarication  d’Adam et sa chute dans la matière.

- Ce que Catheline n’a jamais voulu comprendre, c’est qu’après qu’Adam ai eu conscience de son erreur, il adressa au Divin une prière. C’est avec cette prière qu’il opéra une réconciliation avec le Divin : le Grand Architecte ne pouvait pas renier ce qu’il avait émané…. Catheline  a toujours pensé que pour retrouver la connexion avec le grand tout il fallait se connecter avec la matière alors que nous, nous pensions que ce qu’il restait du Divin dans cette matière, existait à l’intérieur de nous. Ce fut notre motif de séparation …

- Comment était –il en loge ?

- Passons à table, et sache une chose : ce qu’il se passe à l’intérieur ne doit pas en sortir.

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 11:21

mamika1bC'est donc Paul Chanon qui avait crée sa vie et sa chute, de bourreau des uns il était de venu sa propre victime. Cette histoire rappelait au jeune inspecteur une de ses première affaire, celle qui avait déclencher une sourde tristesse en lui. Un homme retrouvé mort au pied de la Tour Magne, comme Paul Chanon la chute fut son linceul. Mais cet homme auquel il repensait , avait joué son rôle de victime jusqu’au bout, jusqu'à la fin : il s'était rendu invisible jusqu'à l'insupportable, il avait accepté de ses proches tout les reproches, toutes les rancœurs possibles pour la seule raison qu'il imposait un silence affecté aux autres. Il avait mué sa vie en une sorte de détachement qui rendait les autres dépendant de lui : il faisait tout, devançant leurs moindres désirs, leur évitant même les désagréments de la vie, il s'était rendu indispensable à force de vouloir  le bien des autres , s'oubliant comme un sacerdoce et ne recevant rien en retour, tout juste du mépris devant tant de sollicitude.
Et pour une fois où il demandait un retour, le refus glacial des autres l'avait profondément bléssé. Les autres n'avaient vu dans cette demande qu'un caprice ou pire, de l’orgueil : celui qui donnait sans rien demander, réclamer son dû. On avait l'habitude de tout lui refuser, alors pourquoi s'inquiéter de ce sursaut ? C'est ce que lui avait confié son patron :

" J'avais noté qu'il ne venait plus en avance, les derniers temps. Il ne courrait plus après son bus; il n'arrivait qu'à l'heure, le sourire grave et forcé, on aurait dû se douter de quelque chose....mais on avait l'habitude qu'il ne se plaigne pas , alors..."
Un grande tristesse avait envahi le jeune inspecteur d'alors : la victime avait vécu en se débarrassant de lui même, il s'est confondu dans sa création. Le vieux professeur avait raison : Adam précipité dans sa création par le Divin n'avait eu que ce qu'il méritait, sa prévarication était à la hauteur de ce qu'il avait engendré. Nous sommes ce que nous créons, avait pensé Guilhem Delarque, et un longue et profond changement s'était amorcé devant ce corps inerte, il en ressentait même le manque d'amour. Une méfiance était née envers les groupes d'humains . Ce suicide l'avait touché.
Il revint à la réalité quand il entendit s'entrechoquer les verres .
- Un dernier verre Guilhem ?
L'inspecteur sourit au vieux professeur, revenant lentement du passé.
- Je ne pense pas que Paul Chanon se soit suicider.

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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 12:21
P1020728La plus grande tristesse au monde est la solitude. Nous connaissons tous parfois ce sentiment, moment de fatigue  où nous nous épanchons sur ce vide qui peut paraître abysse.


Il y a tout d'abord ce constat de solitude : ne rencontrer personne, ne parler à personne, n'être touché par personne. Pour toute compagnie le silence. Cette solitude est souvent le fruit d' empêchement : ne plus être relié aux autres. On s'empêche de nouer contact, par crainte, par timidité ou parce que notre opinion des autres est négative. Ce n'est pas que nous trouvons ce monde détestable, mais souvent notre perception de ce qui nous entoure est faussée par une gêne d'aller vers l'autre ou le ressenti de l'autre. Nos a-priori naissent de complexe de catégorie sociale, de langage, de culture, de physique aussi, de la peur de l'autre, d'une timidité maladive, la peur d'être jugé. Crainte également de a déception de la relation, crainte que le psotulat ne corresponde pas au résultat.

Il y a ensuite ce sentiment éprouvant que toute action est vaine, que rien de ce que l'on décide ou postule n'a de conséquences sur notre vie. Solitude de l'action dans un monde où tout est mouvement. Il faut savoir que le temps est nécessaire  l'action et qu'il faut adapter aussi le désir aux moyens. Rêver à l'impossible est indispensable, le concrétiser est une autre chose, il existe des contingences qui ne seront jamais annulées : même si je m'entrainne des années avec beaucoup d'assuidité, je ne serais jamais médaillé Olympique de ski acrobatique ou de Danse Rythmique, jamais, dans cette vie-là, même si j'en rêve, je ne pourrais mesurer 1m80 avec de longs cheveux blonds sur les épaules, soyons réalistes. Mais ce que je fais à mon niveau, a des conséquences, même à une petite échelle : sourire par exemple c'est exiger de l'autre le meilleurs, sans ce sourire, par exemple, l'acceuil est différent, l'envie de vous aider que vous sucitez est différente. Idem pour des actions de groupe : si plusieurs personne pensent la même chose, ils forment alors un égregor dont le résultat n'est jamais négigeable. Ne pas répondre à la haine ou à un mouvement de foule c'est ne pas alimenter la haine, c'est stopper la progression de la violence.


La dernière solitude est la solitude de soi. Pour être soi-même il ne faut pas être soumis à l'agitation extérieure, du moins en limiter ses impacts. La constance, chère à Lao Tseu, est le résultat de la stabilité. Pour être stable il faut se relier à soi-même, protéger son intimité. Le plus grand désordre serait de ne pas être soi-même : répondre aux dictat de la mode, de la pensée courante, du paraître et se perdre finalement.
La plus grande solitude est de ne pas se sentir seul .

C'est paradoxal mais nécessaire à sa survie, ce n'est pas se soustraire au monde car il existe en dehors de moi mais il existe surtout en dehors de tout jugement. Et si je souhaite être dans la réalité et non dans les vérités que l'on nous impose ( parfois à des fins qui nous échappent, nous sommes souvent de simples jouets des autres...) , j'ai besoin que ma perception ne soit pas polluée par les désidérata des autres. C'est une clause de liberté en quelque sorte.
Ma plus grande solitude est de ne pas être moi.

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 18:01

P1020728Vous les connaissez ces prédateurs qui dépensent toutes leur énergie à se hisser au dessus du lot, au prix parfois de croche patte sur les autres. Enfin parvenus, ils ne peuvent jouir de leur réussite que s'ils toisent nous autres insectes rampants , et dans le peu de générosité qu'ils les surprend, ils arrivent à nous sourire , à défaut de railler ouvertement et semblent nous dire : " Tu n'a pas réussi à me suivre, tu n'y arrivera pas".
C'est à croire que pour paraître grand, il faut se mesurer aux petits. C'est alors qu'une idée saugrenue me hante et sonne comme une revanche : " Prédateur, tu n'es rien sa proie...." Pauvre prédateur, pauvre insecte orgueilleux.

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 17:10

images-copie-3Impatient à être à demain.
Arriver enfin dans ce nouveau chez moi. Entendre le bruit des assiettes que l'on pose sur la table, le métallique des couverts. L'odeur enfin de la cuisine.
 -Aide moi à déplacer ce meuble , il gêne le passage.
 La radio que l'on éteint au profit de la télé, tourner mon fauteuil  :
- J'ai envie de de voir la rue quand je lis.
 - Tu devrais plutôt le tourner pour recevoir la lumière. T'aurais pas vu les ampoules dans les cartons?
S'ébahir devant un détail qui nous avait échappé
- On a eu raison d'acheter
Se renfrogner sur une mauvaise surprise
- Tu l'avais vu toi en visitant ?
Le marches de l'escalier grincent
- Et si on enlevait la rambarde en bois au profit d'un filin en acier ?
Demain le couloir sentira le café chaud, on verra pour la première fois la lumière du matin, on fermera les yeux face aux rayons du soleil, comme pour se réchauffer,  sentir cette chaleur sur le visage pour se sentir bien. On remettra la musique, chacun prendra ses marques, un peu gauche au départ, hésitant même. Repères pour l'avenir : depus le temps qu'on attendait...
Se coucher dans les draps qui sentent le renfermés, coussins froids.
- Tu crois que nous serons heureux ici ?
- Mais Christian, nous sommes DEJA heureux...
Veiller tard dans le silence, retenir nos souffles. Ecouter respirer la maison  dans la nuit, ressentir ses ombres, écouter ses chants et ses plaintes. S'apprivoiser l'un l'autre.

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