En attendant Noël

Les âges de la vie, les lieux d’habitations, les amis, tous ces événements du quotidien se rangent en saisons.

Par exemple si je dois me souvenir de ma vie à Montpellier, ce sera uniquement l’été qui me reviendra en tête. Certains amis, même si notre amitiés continuent au-delà des années, seront associés à ma scolarité, figés à jamais. Pour l’enfance, c’est Noël qui me revient, c’est le sapin dans un coin  la salle à manger, l’odeur des aiguilles, la crèche dans la boite en carton recouvert de mousse qu’on allait chercher toujours le premier jour des vacances à la montée de Signac.

L’enfance n’a qu’un seul pays : celui du souvenir… Il n’existe nulle part ailleurs. Bien enfoui au creux du cœur et de la mémoire, relié, unis à jamais. En attendant Noël… c’est moi avec ce foutu pyjama que refourguait l’unique bazar du patelin à ma grand-mère, les « invendus » qu’il disait, invendables oui ! Ça grattait de partout , c’était moche.  C’est mon père qui nous emmenait dehors pour trouver le Père Noël pendant que ma mère disposait les cadeaux au pied du sapin. Ce sont ces vacances au chaud, devant la cheminée, la télé.

Aujourd’hui, ma mémoire est un fourre-tout et plusieurs Noël fusionnent : enfant, ado, hier, avant-hier. Tous sentent l’odeur de la cuisine de ma maman, des réunion de famille, des lectures dans le silence de ma chambre, les voix du réz de chaussée qui montent en chuchotant jusqu’à moi. L’odeur du café brûlant, les rafales de Mistral d’hiver qui glacent les os.

En attendant Noël, repenser à ce je vais retrouver : mon enfance.