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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 11:24
En route pour la soixantaine, Renaud et La Marseillaise

En route pour les 51, mon frère Vincent, me dirait que c’est l’âge du pastis, moi je vois un dernier avant la route pour la soixantaine.

Quand j’étais môme, la soixantaine, c’était des veilles dames qui étaient  toujours habillées en noir, un fichu sur la tête et  des hommes qui avaient des poils dans les oreilles et qui hiver comme été, tiraient de leurs poches, d’immenses mouchoirs à carreaux pour se moucher bruyamment.

Un âge est une trace comptable, une simple convenance mathématique qui nous sépare de maintenant de  l’instant où nous n’étions pas.

On se dit qu’avec le temps , on devient docile, que les amitiés saisonnières disparaissent et que ce n’est pas aussi grave que cela, que les corps qu’on étreint ne méritent pas forcement d’être nommés , que les idées sont comme les chemises : il faut en changer, question d’hygiène.

Tiens, c’est comme quand j’étais ado : je chantais avec Renaud ( Où est-ce que j’ai mis mon flingue ?) «  La Marseillaise même en reggae, ça m’a toujours fait dégueuler ». Je trouvais dans cette chanson le côté rebelle que je n’avais pas, dire que j’étais contre me suffisait à penser que j’étais intelligent… Et bien en 98, voilà que Renaud chante La Marseillaise avec l’équipe de France de Zizou, à la télé en plus ! Un mythe venait de s’écrouler !

Voilà ce que c’est que  la vie : tu te crois révolté grâce à  Renaud et un jour tu le vois chanter La Marseillaise sous l’œil qui frise de Michel Drucker. Tu te dis qu'on s'est foutu un peu de toi et qu'il ne faut jamais croire les idées des autres : ce sont les leurs et pas les tiennes ! C’est dur de vieillir !

J’ai su ce jour-là, qu’on  n’était pas ce qu’on chantait ni  ce qu’on possédait ni même ce à quoi on adhérait.  Et c'est à ce moment précis que commence le processus du questionnement : mais qu'est ce que je fais ici et maintenant, qui suis-je en vérité ?

 

C’est peut-être ça le début de la sagesse : avoir de la distance et se regarder le nombril avec indulgence.

Je veux bien être un vieux con à condition que je ne fasse pas mon âge !

 

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commentaires

M
Salut, Les stéréotypes, Je crois que c'est fini,quand j'était minot les papys portaient des casquettes de joueurs de pétanque,des pantalons en velours a grosses cotes, et au pied de vilaines espadrilles avec les semelles effilochées,et la plupart du temps des pantalons en bleu de chine roulé jusqu'au dessus des chevilles,je me suis juré que plus tard je ressemblerai à ça .J'ai 64 ans et j'ai tenue ma promesse :https://youtu.be/Gf_bT4soyeM
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