3 mai 2020
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09:08
Mon plus beau voyage fut mon enfance. Elle fut insouciante et rêveuse. Insouciante car le monde des adultes ne m’intéressait pas. Rêveuse parce que rien ne me semblait réel. Très tôt j'ai ressenti le futur comme une charge. Je me souviens encore, avoir envisagé, projeté ma vie future, calquée sur celles des autres, des grands, Et une grande mélancolie m'avait avalé tout entier. Je ne voulais pas être comme eux plus tard, j'avais peur du vide que ce futur me montrait.
Je me souviens aussi des désirs, violents, soudains et dont je ne savais pas trop quoi faire. De mes désirs, je ne gardais que la solitude, la culpabilité mélangées au plaisir .
Je me souviens aussi des désirs, violents, soudains et dont je ne savais pas trop quoi faire. De mes désirs, je ne gardais que la solitude, la culpabilité mélangées au plaisir .
Mais de mon enfance, je me souviens surtout de l'attente. La grande affaire de l'enfance ! Ces longs moments d'attente où je guettais le moindre signe qui viendrait me sauver. Mais me sauver de quoi ? Je ne le savais pas moi-même, si ce n'est ce sentiment de formes et contours floues qui me semblaient être ce que j'étais et qui m'échappaient. Je ne savais pas quoi être,et j'avais l' impression d'être en périphérie de ma vie.
Je suis resté dans l'enfance en attendant la suite. Et je n'ai jamais grandi.
Il n'y a aucune différence entre le petit garçon de la photo et celui qui griffonne ces mots : tous deux attendent que ça commence enfin....
Il n'y a aucune différence entre le petit garçon de la photo et celui qui griffonne ces mots : tous deux attendent que ça commence enfin....