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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 06:37
Être, c'est avoir sa place

Pourquoi passer son temps à chercher ce qui se trouve en nous, comme si au fur et à  mesure de notre vie , nous ne sachions pas qui nous étions après ces longues années passées ensemble ? Cette démarche appartient-elle seule à ceux qui doutent ou ceux qui hésitent ? Douter, hésiter, être effrayé, c'est mon cas, c'est mon chemin comme celui du rêveur, et ce questionnement finalement doit répondre à cette interrogation : être c'est avoir sa place. 
Je doute depuis le début, par rêverie et par crainte : le rêveur pense qu'en traversant la rue, une nouvelle vie est offerte, dès lors, il y a plusieurs possibilités de vies qui se dessinent aussi vite qu'elles disparaissent. Mais voila que l’effrayé prend le dessus : et si en traversant la rue, je me trompais d'histoire ? Le doute s'installe et freine toutes envies d'émancipation. Car c’est bien d’émancipation dont il est question : s'échapper d'un quotidien , ni oppressant, ni rebutant, mais pesant. Si je rêve d'une autre vie, ce n'est pas parce que celle que je mène ne me satisfait pas, mais c'est qu'elle restreint les possibilités d'une vie plus large. L'entière liberté, celle de l'absolu, serait de naître plusieurs fois et d'expérimenter chaque vie possible. Voyageur spatio-temporel.
Au fil des années, notre personnalité se compose exclusivement d'envies et d'habitudes, nous sommes ce que nous faisons , même machinalement, mécaniquement, nous sommes ce que nous possédons, ces petites envies monnayables,  nous sommes ce que nous pensons par réflexe ou distraction parfois. Et au delà ? Au delà de ce qui nous distingue des autres ou de
ce que nous croyons être notre singularité, qui sommes nous ?
Nous nous 
déterminons par rapport aux autres, aux communautés que nous aimons, que nous détestons ou de celles dont  nous croyons appartenir ( famille, politique, religion, associations, sexualité etc..). Mais si nous étions seuls... ou quand nous sommes seuls, pas de miroir que nous tendent les autres, pas de montagnes pour nous renvoyer notre écho, alors dans ces moments bien déterminés et rares, qui sommes-nous ?
Nous sommes le lien qui nous entretenons avec notre intimité. Il faut cependant avoir une certaine lucidité pour reconnaître dans ce silence personnel, ce qui est important et quelle place lui accorder. Nous avons en nous certaines petites hontes comme certains travers auxquels nous
sommes attachés, des actes pas toujours aussi sympas que nous transformons en excuses, des aspirations et des espérances  inavouables. Tous ces petits riens qui fabriquent notre grand tout,. C'est cela nous-même, riche, complexe, complet , paradoxal, usant, espérant, gênant, parfaitement et désespérant humain !

Vivons heureux en attendant la mort nous exhortent les philosophes, oui , mais pour quoi en faire après ? Il y a un point commun entre les enfants et les vieillards : les enfants pensent que la vie n'a pas d'importance, les vieillards pensent qu'elle n'a plus d’importance. A vous de réfléchir maintenant...
 

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