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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 12:12

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Imaginez-vous être une caméra sur l'épaule filmant votre vie. Vous verriez votre main s'approcher de la tasse de café et la porter à votre bouche, le pommeau de la douche et les gouttes ruisselantes sur votre corps, des habits qu'on enfile , une clef dans la serrure et l'extérieur. Vous filmez à présent des passants dans la rue, des paysages qui défilent , des mains qui se tendent vers vous pour vous saluer. Vous enregistrer des " bonjour, comment ça va" et des " tu as eu le temps de ...."


Vous êtes spectateur de vote vie.

Oubliez qui vous êtes et posez-vous la question : ce personnage est-il sympathique, drôle, mesquin etc ? Comment le définiriez-vous sans le voir ?

Le ressenti que vous aurez alors, serait bâti uniquement sur l'extérieur de ce personnage : son mode de vie, son travail, ses relations avec autrui. Finalement ce qui décrirait ce personnage serait l'apparence de son extérieur.

 

Prenez maintenant une sonde . Imaginez qu'elle peut filmer l'intérieur de ce personnage. Elle peut même distinguer l'esprit qui cherche continuellement à s'imposer, l'émotionnel qui surgit par à-coups, le spirituel constant et silencieux.

Une fois ce personnage seul chez lui, diriez-vous que c'est le même à l'intérieur qu'à l'extérieur ?

 

L'extérieur nous impose un modèle, une manière d'être, des choix plus ou moins consenties.

Finalement, nous courrons après une image que d'autres créent et vendent. Et nous faisons tout ce qu'il faut faire pour correspondre à cette image. Nous forçons les traits même en étant conscient de cette caricature.

Nous pensons qu'adhérer à un parti politique nous en donnera ses valeurs, adhérer à une religion nous en donnera ses vertus, acheter un produit nous en donnera son identité ( j'ai déjà bu du Nescafé et je suis loin d'avoir le physique de Georges...)

L'extérieur nous impose ce que nous sommes d'une manière confuse.

 

Cultiver notre intimité ne revient pas à s'isoler du monde. C'est l'enrichir. Ce refuge nécessaire aux exigences des autres, nous permet de calmer l'esprit car il n'est plus dans la compétition, il n'est plus dans l'affirmation par rapport aux autres, ce refuge permet de laisser aller notre émotionnel sans spectateurs et laisser ressortir notre être essentiel.

Ce n'est que dans le silence et la solitude que s'épanouie notre être. C'est quand on cesse de vouloir se conformer à l'image que l'on se fait de soi ou de l'image que projette les autres, que l'on devient soi.

Ce que nous oublions trop souvent , ou ce que nous ignorons , c'est ce n'est pas à quoi j'adhère qui me donne un statut ou de la valeur, c'est la manière dont j'adhère, c'est également la motivation ( même la plus secrète) de cette adhésion et c'est surtout l'intensité de ce lien qui me relie à cette adhésion.

Je suis le lien que j'alimente.

 

L'extérieur est la surface, c'est ce que l'on voit. L'intimité est la profondeur, c'est ce qui porte haut la surface. Si la profondeur est vide, il n'y a pas de surface.

Cultiver son intimité c'est donner de la profondeur à ce que je suis. C'est donner de la valeur aux liens que j'entretiens avec l'extérieur. Je donne du sens .

 

L'extérieur est la caisse de résonance de notre intimité.

Nous sommes qu'un son , et ce son sans air et sans montagnes, ne pourra jamais avoir d' écho.

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