La glace à la pistache du petit Elouan, Flaubert et moi

J'avais préparé un post sur le hasard, le destin. Content de moi comme pas deux. Puis je suis tombé sur une citation de Flaubert tirée de L'Education Sentimentale : " Il eut d'autres amours. Mais le souvenir continuel du premier les lui rendait insipides ( ...) Des années passèrent; et il supportait le désœuvrement de son intelligence et l'inertie de son cœur".

Le premier amour...

Flaubert te le balance le matin comme ça, en pleine figure pour te réveiller. Qui s'en souvient ? Pas le premier baiser, ou désir, non, le premier grand et unique amour, avec un A majuscule. Celui qui te fait croire que toute ta vie tu vivras avec, celui qui te fait sentir différent, celui qui te fait voler, qui te transporte, celui qui te fait sentir plus grand que les autres. D'ailleurs, les autres n'existent plus, ils sont si ordinaires, si éloignés de cette transe qui habite l'amoureux, tellement unique , tellement fort , tellement tout que les autres ne peuvent pas l'avoir connu comme moi je l'ai ressenti, les autres sont petits, mesquins, ils n'ont vécu que de l'amour au rabais.

C'est Falubert au pett'dej qui m'a giflé ce matin là. " vivre toujours avec"... c'est Elouan qui en dégustant sa glace à la pistache, m'expliquait que "toute sa vie il mangerait des glaces à la pistache", comme moi j'ai cru que toute notre vie on vivrai ensemble. Mais qu'est ce qui à pu se passer pour que tout foire, pour qu'il n'y est plus de feu derrière nos yeux qui ne se quittaient plus ? Le trop plein peut-être. Et puis pour tout dire, on ne sait pas aimer quand on est jeune : on veut tout et l'autre tout entier, et on se bouffe avant de se dévorer, on se détruit parce que le désir est trop fort et n'est pas forcement partagé. On n'aime jamais comme il faudrait quand on aime trop.

C'est aimer qu'on devrait apprendre à l'école ou dans les familles. Aimer c''est le seul héritage qui n'est pas soumis à l'impôt.