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6 novembre 2020 5 06 /11 /novembre /2020 13:09
Croire ou ne pas croire, là n'est pas la question

Je vais finir par penser que ce sont les croyants qui desservent le plus mal ce à quoi  ils croient . Croire est l'aboutissement d'une réflexion, d'une logique, c'est également douter en quelque sorte puisque si cela allait de soi, ils n’auraient pas à "croire" mais simplement jouir de la réalité. Le contraire de la croyance est la foi : conviction intime et ultime ,non-partageable, expérience unique et personnelle. Si les croyants  étaient sûrs d'eux, ils n'auraient pas à convaincre pour ressembler à ce qu'ils croient, de devenir des caricatures hystériques , prisonniers d'un concept, d'une idée bricolée , bancale afin de coller médiocrement à une image fantasmée et irréelle d'un absolu.

Finalement, les croyants peuvent être des  mécréants comme les autres ... ne soyons ni martyrs ni héros, soyons juste des hommes.

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4 novembre 2020 3 04 /11 /novembre /2020 13:17
Article de Thierry Allard dans Objectif Gard

Le prolifique écrivain Christian Dorsan, qui est comme son nom de plume l’indique originaire d’Orsan, près de Bagnols, vient de publier aux éditions Vibration son nouveau roman, Boutique Hôtel.

Après un polar l’année dernière, avec À quel sein se vouer, Christian Dorsan signe cette fois un roman intimiste, plus dans la veine du précédent, Celui de nous deux qui part le premier. Le personnage principal de Boutique Hôtel vit une rupture amoureuse compliquée, et prend quelques jours de vacances sur une île pour s’évader alors que son ex se marie. « C’est pour lui l’occasion de solder cette histoire, c’est une fuite du mariage se son ex qui se transforme en introspection, en moment clé où il va se découvrir », explique Christian Dorsan.

Comme à son habitude, l’auteur fouille, remue les sentiments de ses personnages méticuleusement, mais avec une grande sensibilité et une certaine pudeur, rendant les états d’âme de son personnage principal universels. « C’est en fouillant les personnages qu’on peut parler à tout le monde », affirme Christian Dorsan. Outre cet aspect, son personnage se pose plus largement la question de sa place dans la société, l’auteur ayant injecté une dimension sociale dans ce personnage tiraillé entre ses origines modestes et une promotion récemment obtenue.
L'écrivain bagnolais Christian Dorsan (DR)

Et Christian Dorsan n’a pas pu s’empêcher de mettre aussi un peu de polar dans son roman, avec une enquête menée sur place par son personnage principal. « Ce côté polar m’a bien amusé, c’est ma marque de fabrique », glisse Christian Dorsan. Comme le fait que les personnages n’ont pas de prénom ni de nom, et sont décrits par un adjectif. « C’était voulu dès le départ, je préférais donner un trait de caractère », affirme-t-il. Il faut dire que, de son propre aveu, ses personnages « sont toujours en quête d’identité, de savoir quelle est leur place. »

Une quête comme une mine d’or pour un auteur doué pour nous emmener dans les méandres des sentiments de ses personnages comme dans les noeuds d’une enquête improvisée sur une île méditerranéenne par ailleurs joliment décrite. « J’ai été sur cette île, dans le Boutique Hôtel et dans le port, j’aime bien semer des petits cailloux », glisse-t-il.

Cette fois, pas vraiment de lien avec la terre natale de Christian Dorsan, qui aime souvent la mettre en scène dans ses livres. Ce sera le cas dans le prochain, qui sera le troisième et dernier volet des enquêtes de son flic Delarque. « Ça se passera à Laudun-l’Ardoise », précise-t-il. Et Christian Dorsan travaille déjà sur le suivant, sur une histoire de secret de famille.

Boutique Hôtel, de Christian Dorsan, est paru le 1er octobre aux éditions Vibrations. 178 pages, 17 euros. En commande chez votre libraire préféré, ou ici.

Thierry ALLARD

 

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4 novembre 2020 3 04 /11 /novembre /2020 13:13
Cathartique Hôtel Boutique : l'article de Pierre-Jean Brassac sur Boutique Hôtel ( Blog MediaPart)

Cathartique Hôtel Boutique

 

Roman d’amour, roman de crise, le texte de Christian Dorsan nous parle des conséquences personnelles de sa séparation progressive d’avec Ex. Sous le même toit d’abord, puis totalement. Dans la première phase du divorce Ex et lui ne dorment plus dans le même lit. Le narrateur s’est laissé reléguer par Ex au canapé d’appoint. Le contexte romanesque est celui, assez pudique, des amours homosexuelles masculines. Entre lui et son Ex (son amant) qui est sur le point de se marier et Remplaçant (le nouveau compagnon de son Ex).

Quand vient la séparation totale, le narrateur se choisit une destination touristique insulaire où sévit « Le bonheur du consumérisme exotique ! », avec « parfois une minuscule plage de galets sur laquelle viennent s’entasser les familles dans l’inconfort ». Et puis, un beau jour, coup de tonnerre : de retour à l’Hôtel Boutique, Le narrateur s’aperçoit qu’un bus décharge sa cargaison de touristes. Parmi eux, vous ne devinerez jamais qui ! Si, justement : vous avez déjà deviné…

Le narrateur ressasse des souvenirs familiaux qui alimentent son « envie de surmonter sa classe sociale », ce faisant il présume l’existence « d’un gène du divorce » qu’il trimballerait dans son phénotype. Au fil des pages son personnage s’affirme et s’affine, de telle sorte qu’il nous devient vite familier — pas forcément plus transparent dans ses mobiles.

Le ton fait la musique

Écrit principalement au présent narratif, ce roman d’autoanalyse navigue entre enfance, jeunesse et âge adulte. Disons que le narrateur est un absolutiste de l’autonomie — pour ne pas abuser du mot liberté. Ses moulins à vent sont l’éducation reçue, le sentiment de moindre valeur imposé à la classe populaire de ses origines, et surtout l’envahissante volonté des autres qui brident son être. Il faut ajouter à cela certaines pulsions intempestives qui, par moments, troublent sa clairvoyance, mobilisent son attention et le réduisent à un être de chair désirante. Dès lors, sa quête mentale libératrice momentanément interrompue, l’autonomie recherchée devient celle du corps.

Les gens malheureux révèlent une part d’ombre, nous dit Dorsan, « une espèce de réplique d’eux qui finit par les bouffer ». N’est-ce pas que le malheureux, pour pouvoir exister, souvent s’invente de toute urgence une autre vie, un autre soi, un double de sa réalité propre ? — double qui représente la vie rêvée, mais jamais vécue parce qu’inaccessible et de toute façon inconsistante. Il peut se faire que ce double devienne peu à peu la personnalité opérationnelle. Cette imposture finit en effet par « le bouffer ». Cette ombre dont parle Dorsan serait la silhouette, le contour de la chimère personnelle du personnage central.

L’arsenal de questionnements que forment les quelque cent quatre-vingts pages du livre, est servi par un texte sobre et précis, sans envolées sentimentales, ni lyrisme amoureux forcené.

Christian Dorsan ouvre chacun des chapitres de son texte bien tempéré par une singularité typographique qui consiste en une assez longue phrase d’action en majuscules, trouvaille qui remplace d’éventuels intertitres. Un exemple ? Le voici : « LA BLONDE DÉCOLORÉE M’OFFRE À L’ENTRÉE LE BON DU SHOOTER ».

Autre originalité que l’on avait relevée dans un précédent roman, paru également chez Vibration Éditions, celle d’employer pour chaque personnage, non pas son nom et son prénom, mais son statut et sa fonction dans le récit. On ne connaîtra pas l’identité d’Aboyeur, de Gothique ou du Garçon du Boulevard autrement qu’à travers un lieu, un aspect physique ou une attitude.

Les idées, elles aussi, ont une vie

Le roman égrène nombre d’idées clés. Et cela dès l’exergue, avec cette sentence empruntée au poète grec Constantin Cavafy, « Mien, tien, cela n’a jamais fait nôtre », que le narrateur de Boutique Hôtel s’applique à lui-même et à son Ex. Il se confie : « Je pars par manque de courage. ». Ailleurs, il « enrage d’avoir préparé le terrain à Remplaçant ». De là son exclamation « S’ils sont heureux, c’est grâce à moi, non ? »

Dorsan plante le décor, dépeint l’ambiance, miroir de l’état d’esprit de son personnage : « La consommation a besoin de bruit comme un enterrement une marche funèbre. » Il brosse un portrait peu engageant de l’industrie touristique. Les excursions l’ennuient. Plus il s’ennuie, plus nous nous intéressons à son récit.

Il est le énième membre du grand club des humains à s’apercevoir que « Nous sommes toujours ce que les autres souhaitent » que nous soyons. Pour se libérer, il faut bien qu’il passe lui aussi par ce constat.

Séparé, le narrateur, se demande si Ex n’était pas son double. La rupture avec ce dernier étant consommée, il s’amourache de l’image qu’il se fait maintenant de Flotte au vent, ce qui annonce de nouvelles turbulences autour d’un amant cerf-volant…

On se demande sur quelle base de subordination, peut-être toxique, le narrateur a vécu avec Ex : « À force d’avoir délégué mon discernement à Ex, je reste dans une ébauche de moi, un contour mal défini. »

Le dépaysement voulu par le narrateur aura-t-il des vertus apaisantes ? La déconvenue qu’il vient d’expérimenter semble n’avoir altéré ni son indulgence, ni l’affection qui ressort de ses considérations sur le monde. Sa conscience des réalités, ne l’empêche pas de souhaiter un autre destin que le sien. Il pourrait devenir aigri ou agressif. Il n’en est rien.

 

La foule déchaînée

Beau personnage que cette Béquilles, vieille femme aux accessoires éponymes et habitante d’un lieu où fleurissent d’inquiétantes machinations. Le séjour du narrateur sera émaillé de multiples rencontres avec elle. Le compagnon de Béquilles se nomme Aboyeur. Leur couple n’inspire guère confiance.

Être sociable et curieux, le narrateur rencontre beaucoup de monde en peu de temps. À l’hôtel, ce sont aussi Brexit, Le Couple Bavard et Le Beau Petit Couple, dont on devine sans peine l’origine et l’attitude. Ce qui est intéressant avec cette façon de baptiser les protagonistes, c’est qu’elle leur attribue bien plus qu’un nom abstrait : elle les élève tous, philosophiquement, au niveau de l’essence. De particulier, chacun devient en quelque sorte le générique de sa catégorie psychosociologique, ce qui est une des réussites du roman.

Boutique Hôtel, est tout à la fois, un ‘tourne-pages’ et une démonstration littéraire personnelle. Ce récit maîtrisé selon une progression narrative, refuse d’emprunter le sentier battu des techniques littéraires, sans toutefois le perdre des yeux ; il s’en écarte juste de la distance qui convient pour ne pas déboussoler le lecteur, tout en lui offrant le timbre expressif d’une voix neuve.

Pierre-Jean Brassac

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31 octobre 2020 6 31 /10 /octobre /2020 10:56
Besoin des vivants ( jeudi soir en sortant du bureau)
Jeudi soir. Il y avait une envie de sortir au plus vite dans la rue pour voir encore le vivant, le sensible au-delà du monde restreint du bureau et bientôt de l'appartement, d'avoir la vue buter contre des murs, plus de lointains ni d'horizons.
Il y avait toutes ces voitures en file indienne sur les avenues, les quais , les boulevards, circulation saturée, semblant d’exode. L'air était frais , l'atmosphère polluée de gaz d’échappement, de bruits de moteurs impatients  de quitter la ville.
Beaucoup de monde dans les rues. Beaucoup de monde dans les magasins. Frénésie d'achats avant le vide. Je me disais que ce serait une formidable occasion de réfléchir à notre égoïsme, d'avoir choisi notre confort personnel plutôt que la préservation collective.
Envie de sentir du vivant, de croiser des regards , détailler les yeux, puis le front, deviner ce qu'il se cache derrière les masques.
J'ai croisé des hommes en armes.  Attaque dans une église me dit-on. Trois personnes mortes.
La colère gronde. Elle va exploser un jour, c'est sûr. 
Envie de sentir du vivant, des humains debout, pas avachis devant des écrans qui diffusent de la haine à chaque heure. Frustration, ignorance, terreau du dénuement de l'intelligence. Radicalisation, aveuglement. Obscurantisme. 
Envie de vivant, de désirer ce qui est encore vivant.
Des terrasses bondée, des cris, de la musique, des rires. Bondées les terrasses alors qu'on nous dit de rester à distance pour éviter le pire. Ils s'en foutent du pire, ils y sont déjà. Ils croyaient que tout s'arrangerait comme ça, sans effort.
Besoin des vivants, échos de ma propre conscience, ce sont leur vie qui confirme la mienne. Me sentir vivant en étant avec les vivants.
Puis deux uniformes sont passés.
Les terrasses sont devenues silence.
Puis les terrasses se sont vidées.
Puis la ville s'est éteinte.
Dans le sombre il y avait ton sourire lumineux.
Et ton cœur qui battait dans mon corps toujours aussi fort.
Envie d'être vivant.
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19 octobre 2020 1 19 /10 /octobre /2020 11:59
Le radicalisé ne sert jamais de cause....

Un individu porte en lui toute l'humanité, du plus sombre au plus lumineux.
Le plus lumineux c'est d'être animé par des convictions ou par la foi, le plus sombre est de croire que ses idées ou sa foi, doivent être le modèle unique et voir en l'autre un ennemi s'il ne partage pas sa vision du monde.
Refuser à l'autre le droit de croire à d'autres idées, c'est refuser son humanité dans son individualité. Mais un radical n'est pas un individu de conviction, il ne sert aucune cause sauf la sienne. C'est son orgueil qui ne supporte pas la différence, la diversité .
Le radicalisé ne sert aucune cause, il porte en lui la crainte de ne pas correspondre au modèle qu'il s'est choisi, il a la trouille de ne pas correspondre au modèle qu'il prétend être, il refuse l'altérité pour masquer son angoisse de ne pas être reconnu. Et internet n’arrange rien, le radicalisé s'exprime uniquement dans sa sphère où il ne risquera pas d'être remis en question ou ébranlé dans ses convictions.
Tous ceux qui ont relayé des messages haineux, ne sont que de la haine, et tous coupables d'avoir participer au meurtre de Samuel Paty. Tous ceux qui participent de loin ou de près à la radicalisation d'un paumé que l'on pousse à l’horreur doivent être punis.
Prétendre à l'innocence quand on dénonce à l'abri bien planqué , est une forme de lâcheté , prétendre qu'il y ait une loi divine qui serait au-dessus des lois qui maintiennent et assurent la cohésion d'un pays, est blasphématoire. Le véritable blasphème est de dénigrer l'autre dans sa liberté de penser, d'expression et d'être. Ce qui est est blasphématoire est de refuser le droit de l'altérité. 

"Fraternité" reste pour moi le plus beau de la langue française, et je n'ai pas envie de le voir disparaître.
 

 
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15 octobre 2020 4 15 /10 /octobre /2020 12:18
Boutique Hôtel ( extrait)

JE DÉCOUVRE UNE MAISON FAITE DE BRIC ET DE BROC.
Un assemblage de matériaux, une rencontre improbable de différents styles. La cour pavée est
remplie de pots de fleurs. La façade abrite par endroits des coquillages et des faïences bleutées. Sur la droite, un auvent sous lequel j’imagine des repas à la fraîche ou un refuge dans la pénombre. Soudain mon œil est attiré par un reflet : une porte-fenêtre posée contre la façade. Je force mon regard, je reconnais cette
porte-fenêtre. C’est celle de l’hôtel, ma chambre voisine. Mais qu’est-ce que fait cette porte-fenêtre
ici ? La cour est vide. Pas un bruit. La porte-fenêtre est appuyée contre le mur. C’est bien celle de l’hôtel, le
logo et la croix tracée à la craie sont visibles. Aboyeur fait donc du trafic. Je ne sais pas pourquoi, mais cette
idée me fait plaisir. Les gens antipathiques ne peuvent pas être honnêtes. Ils ne le doivent pas. Il faut que tout soit sombre ou lumineux. Ces gens-là ne doivent pas appartenir à la catégorie dont je me réclame. On ne mélange pas les torchons et les serviettes. Et moi, ça me rassure.
Je détaille la façade : du carrelage multicolore et de différents formats. Pas d’unité, un véritable catalogue
pour bricoleurs du dimanche. Je m’approche un peu plus et je prends appui sur le portail. La cour est inondée de lumière et je dois porter ma main devant le front pour regarder cette reconstitution de la maison
du facteur Cheval. Je ne sais pas si je suis fasciné par ce conglomérat improbable ou si je suis étonné par
cette laideur. Je n’ai pas de réponse.
"Je peux vous aider ?"
Je sursaute....

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2 octobre 2020 5 02 /10 /octobre /2020 14:27

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 10:16
Boutique Hôtel extrait

JE NE CROIS PAS AU DESTIN, AUX CHEMINS TRACÉS DÈS LA NAISSANCE.
Les vies se construisent à partir de dialogues permanents avec les fantômes qui nous hantent. Ex disait souvent, qu’il fallait se lever le matin comme si
notre vie en dépendait et qu’il y avait une aventure chaque jour qui nous attendait au coin de la rue. Sans doute le pensait-il le soir où il a rencontré mon
remplaçant.
Ex vend des livres. Il les lit aussi. Il vit dans un monde qui n’est pas le mien, et pourtant nous avons vécu heureux. Je le pense encore. Quant à la destinée, il suffit de me souvenir ma mère dépliant le canapé-lit après son divorce et de l'entendre pleurer doucement pour se rendre compte que tout ce que
disait Ex, était de la foutaise. Ma mère, quoiqu’il se passe dans sa vie, sera condamnée à vivre avec le souvenir du rituel du canapé-lit, ils sont là ses fantômes. Et moi aujourd’hui, mes fantômes sont mes souvenirs avec
Ex, ma vie sans Ex, mon futur sans Ex. Je ne suis que le dialogue imaginaire de ce  que fut ma vie, une vie d’avant. Un monologue qui prolonge une histoire qui
n’existe plus. Des mots sans échos qui se heurtent à son silence depuis son départ.

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15 septembre 2020 2 15 /09 /septembre /2020 09:00
Entendu dans le tram...

Deux adolescentes dans le tram, masquées, parlent assez fort, ce qui ne manquait pas de drôlerie...

- Et toi, le mariage de ta cousine ?
- Trop bien, elle était trop belle avec sa robe, tu vois, style magazine, qui tombe par terre, le truc de ouf, ça me donne envie de me marier en blanc, tu vois ?
- Ben , y'a un problème... le blanc, c'est plutôt pour les vierges..
- Et alors ?
- Et toi, t'as jamais été vraiment vierge....

 

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15 septembre 2020 2 15 /09 /septembre /2020 08:26
Vieux con

J'ai l'impression de vivre dans un mauvais film de science fiction : un monde surpeuplé, une nature qui se venge de l'activité humaine, des pays riches qui vivent sur les ressources naturelles des pays pauvres, des confédérations de pays privés de liberté au profit de la sécurité sanitaire, des régions livrées au chaos et la majorité des humains soumis à aux lois du marché. Parfois le désespoir est une forme de lucidité d'où s'échappent des espérances fugaces par crainte du néant.
Mais comment vivre sans projection de soi dans le futur quand le présent n'offre aucune issue ?
En vieillissant, il y a cette envie morbide de tout emporter avec soi, que notre mort soit la mort de tout ce qui peut exister, de tout ce qui est vivant puisque moi, je ne serai plus. Mais comment refuser aux autres ce qui m'a animé, ce qui m'a donné des émotions, des envies de monde meilleur ?
C'est quoi cette envie de tout engloutir et de priver de ce que j'ai eu ou pu aimer ? Il y a une différence entre le monde que je postule, celui que je crois être et celui que je perçois en ce moment. Vieux con, je commence à virer vieux con en reprochant aux jeunes de ne pas avoir les mêmes rêves que les miens à leur âge , de dénoncer tout ce qui m’insupporte à l'extérieur, et que je tolère dans mon intimité, d'avoir peur de tout ce qui est nouveau, de dire non à tout ce qu'on me propose, de vouloir à la fois que tout s'arrête et que tout puisse continuer comme avant....
Comment en vieillissant, continuer à se projeter dans un futur qui m'échappe ?

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