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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 07:01
Ce de nous deux qui part le premier : le désir d'émancipation
Les éditions Vibration ont décidé d'éditer Celui de nous deux qui part le premier en version numérique. Dans cette période de confinement, c'est l'occasion de découvrir de nouveaux auteurs.
 
Celui de nous deux qui part le premier, est un roman intimiste, c'est aussi un roman sur le désir d'émancipation de sa condition :
Le désir émancipation forge les caractères, mais répond-il nécessairement à la définition du romanesque et est-il une identité ?Dans Celui de nous deux qui part le premier (Vibration éditions), le personnage principal est un trentenaire qui étouffe dans la maison familiale où il a repris l'activité notariale de ses parents. Il est marié, un enfant, il s'ennuie, et s'il ne quitte pas sa femme, ce n'est pas par lâcheté mais par paresse. Il a eu dans sa vie, une Belle Histoire et une Inavouable, et un soir ne rentrant de l'école avec l'Enfant, il croise à nouveau Belle Histoire et va tout faire pour la reconquérir, remonte alors le passé et le souvenir d'Inavouable.Ce personnage a baptisé sa maison l’Étuve – renvoyant à jeu de mots avec l'étude notariale - tant il ressent l'étouffement de la continuité familiale et le poids de l'image de bourgeois qui le suit depuis l'enfance. Lorsqu'il emménage dans cette maison avec sa femme, il souhaite garder sa chambre d’adolescent et veut transformer le jardin en jardin d'agrément et non de punition comme il l'a perçu pendant son enfance. Le désir de s'émanciper de son enfance tient uniquement dans l'affrontement qu'il aura avec son père sur la fermeture de l'étude pendant l'été (inconcevable de prendre des vacances alors qu'il n’a pas encore remboursé totalement ses parents de cet achat) et une perception de l’échec de sa vie dans laquelle il ne sent pas lié aux règles de la Bourgeoisie. La pesanteur qu'il ressent depuis sa naissance ne sera trahi que dans ses silences et du « désir de défaire cette toile tissée en moi et qui m’empêche de respirer ». La reproduction de la vie de ses parents est paradoxalement son désir à lui de se différencier d'eux.La seule bouffée d’air frais qu'il a eu, est celle de ce triangle amoureux avec Belle histoire - fille libre et issue d'un milieu différent du sien - et Inavouable - garçon rencontré au lycée avec qui il entretien une amitié particulière.Le fait de désirer cette fille issue d'un milieu modeste, est une source libératoire, lorsqu'il l'a rencontre à nouveau, c'est cette envie de vivre qui sera l'objet de son désir émancipation :  elle n'est pas seulement une envie de retour en arrière, une nostalgie ou un caprice , Il se sent revivre et souhaite réparer un incident qui lui a fait perdre Belle Histoire et qui a des conséquences sur sa vie actuelle Envie de soustraire au quotidien car cette fille incarne à elle seule la diversité qu'il n'a jamais eu et ce sentiment unique d'être vivant. Inavouable reste un sentiment de trouble et d'émoi, un pied de nez à la bourgeoisie du Fleuve. Il n'identifie pas cette amitié à une quelconque sexualité, il préfère, et c'est peut-être la seule fois de sa vie, rester libre par rapport à ce qu'il vit. Cependant il ne souhaite choisir entre ces possibilités, son indécision -même si son cœur penche plus pour Belle Histoire- est sa liberté, avec Inavouable « nous sommes secret, trouble, jouissance. Et plus je suis troublé, plus je me rapproche de Belle Histoire ».Dès lors, entre le silence et l'envie de soustraire aux contraintes de sa position sociale, il reste l'intimité, qu'il entretien avec ses chimères, ses rêves et ses souvenirs et semble être le chemin qui mène vers une liberté totale que la mort ou l'amour peuvent combler. Et peut-être même, les deux à la fois. « Elle réside où cette toute petite part de vie que personne ne connaît et qui nous est propre ? Je suis qui en dehors de l’Etuve ? » Ce n’est qu’à la fin que l’Enfant découvrira par hasard, le fin mot de son attachement.
 
A la rentrée, je sortirai chez Vibrations éditions, Boutique Hôtel : un jeune homme part en vacances sur une île pour échapper au mariage de son ex, c'est l'occasion d'observer les couples et les occupants de l'hôtel; il va faire connaissance d'un couple d’îliens dont on dit qu'ils ont assassiné un de leur ami il y a fort longtemps. Notre protagoniste va essayer de démêler le vrai du faux, en pleine semaine, débarque son ex pour son voyage de noce.
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2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 15:56
Chroniques coronavirussiennes :  toutes les morts ne sont pas anonymes
Le dénombre macabre quotidien est une statistique qui masque la tristesse personnelle, un chiffre même important, ne révèle jamais les drames qu'il cache.
Ainsi, au milieu des décomptes que s'appliquent à annoncer les Jt, c'est une voix qui a finit par se taire dans mon village. Une des dernières grandes gueules de mon enfance s'est éteinte . Qui n'a jamais entendu un "Nom de D..." de Norbert, ne connaît pas l'adjectif "pagnolesque" : il ressemblait à Raimu avec sa moustache de travers, son éternelle casquette vissée sur sa tête de mule . Tout le monde connaissait ses écarts de langage quand, à la Cave Coopérative, pendant les vendanges, il n'était pas d'accord avec le taux d'alcool dans sa benne, il rivalisait de coup de clef à molette ou de marteau avec mon père, pour démarrer un tracteur récalcitrant.
La dernière fois que je l'ai vu, il était à l'ombre, à l'abri sous l'avancée de son hangar. Je discute avec lui à travers le portail depuis la rue. Sa femme sort pour voir avec qui il discute, m’accueille avec un grand sourire, ouvre le portail,  m'embrasse et se retourne vers lui : " T'aurais pu lui ouvrir quand même !" Ce à quoi il répondit : " Je vais pas risquer une insolation pour lui ! et je savais que tu allais venir, alors..."
C'était Norbert, mon voisin, un témoin de mon enfance.Quand les grandes gueules disparaissent, ce sont leurs silences qui deviennent  assourdissantes.
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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 09:53
Chroniques coronavirussiennes : avec une amie au téléphone

-Dimanche au téléphone avec une amie : Christian, j'angoisse, je n’arrête pas de faire des rêves bizarre avec cette épidémie
-Quel genre de rêve ?
-Ben, cette nuit, j'ai rêvé que j'étais dehors et que j'étais contrôlé. Je n'ai pas mon attestation sur moi, alors, je me mets à poil et je demande au flic de me fouiller et là il me..
-Stop ! c'et pas un rêve, c'est un fantasme !   Depuis combien de temps t'as pas...
-J'vois pas le rapport !

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 11:05
Chroniques coronavirussiennes : quoi de neuf , et l'amour dans tout ça ?

On pense qu'à notre échelle, l'Histoire n'est qu'un infatigable bégaiement et qu'il faut accepter par fatalisme les éternelles allers et venues , comme des acidités gastriques après un banquet. Regarder les événements actuels avec l’œil du passé rassure. C'est l'inconnu qui incommode, pas les événements. C'est notre confort intellectuel qui mis en cause, pas l'épidémie. 
On ne devrait  jamais continuer sa vie, on devrait la recommencer chaque jour, inlassablement.  Et l'amour nous apprend que, le reste du temps, nous jouons, nous faisons semblant, nous ne sommes qu'une routine de nous même jusqu'à ce que nous correspondions à notre caricature. Et puis dans ce marasme, parfois, l'accès au mystère, celui d'être ému par une lumière, un chant d'oiseau, un sourire. Et de se dire dans ces moments là, vivre sans aimer , ce n'est qu'effleurer la Vie.

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 07:43
Chroniques coronavirussiennes : plus jamais ça ?

On nous l'a dit, on se le dit, on y croit : plus jamais ça... mais c'est quoi "ça" ? L'économie est victime de sa voracité, en voulant du profit à tout prix, nous avons construit un monde où la protection sociale  des individus recule pour en faire une option privée et individuelle qui remplacerait une solidarité commune. Et c'est là que le bas blesse, en reléguant la santé à un simple exercice comptable, l'économie a oublié que l'humain était plus qu'une donnée de statistique utilisée comme variable. 
On se dit "plus jamais ça", un peu comme ces marches blanches qui sous le coup de l'émotion réunissent toute une population, et qui sont très vite oubliées. Il restera quoi après ? Va -t-on réinventer une social-démocratie avec un  état providence omniprésent ? Serons nous prêts à sacrifier une parte de notre confort pour faire autre chose de nos vies que nous avons découvert précaires et fragiles ? Quelle idéologie proposera une alternative à ce monde trop interdépendant sans tomber dans un nationalisme étroit et absurde, avec une Europe solidaire ?
Et combien durera les "plus jamais ça" ?

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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 10:14
Chroniques coronavirussiennes : solidarité et destinée commune

Il n'y a pas de solidarité sans conscience d'appartenance à l'Humanité, nous avons tous une destinée commune. Cette épidémie nous apprend à redécouvrir la notion de communauté, non  pas au sens d'internet où nous avons tous nos forums , nos groupes que nous alimentons, suivons et quittons au grès de nos envies, mais cette communauté humaine dont nous dépendons. Depuis longtemps nous savons que notre monde est un vaste marché et que nos actions sont liées, la mondialisation est une donnée un peu abstraite de la macro-économie même si nous avons vécu la crise des subprimes ( très vite oubliée malgré les "plus jamais ça" des banquiers). Aujourd’hui nous redécouvrons  une autre forme de dépendance : une destinée commune. Nous sommes tous dans le même bateau et nous avons beau croire que nous sommes tous individuellement très différents les uns des autres, nous constatons que nous sommes tous à faire la même chose  : attendre que ça se passe en priant de ne pas être touché par le virus.

La solidarité commence avec cette prise de conscience d'être une infime partie d'un groupe plus large, d'appartenir à une Histoire plus vaste et grande que notre histoire,  se sentir humain parmi la communauté des Hommes.  Nous avons une chance inouïe : mettre de côté ce qu'on appelle Moi pour devenir Monde Immense ( précepte Zen)

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 06:49
Chroniques coronavirussiennes : "cherchez l'erreur"

Il n'y a pas que le Covid 19 qui soit viral, il y a aussi ce post qui dénombre les morts dans des épidémies et qui se termine par "cherchez l'erreur". Si les chiffres sont exacts, l’insupportable insinuation est douteuse. En effet, ce post parle du décompte final des épidémies alors que nous en sommes qu'au début. On commence toujours un match avec un score vierge me semble t-il. Et les mesures prises sont faites pour justement que ce décompte soit moins macabres que les autres. Semer le doute ne rend pas intelligent.
Ps : Mea Culpa sur les élections, personne ne réclame la victoire mais le report après avoir demandé son maintient. La faible participation est-elle réellement une réaction à la peur du virus ? Il a fait beau et tout le monde était dehors, tout le monde sauf les personnes âgées qui eux sont des électeurs. Cherchez l'erreur

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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 13:16
Chroniques coronavirussiennes

Le propre d'une société est d'avancer en trouvant des trésors d'inventivité en période de crise mais en lisant les réactions des internautes sur la gestion de la pandémie, je doute de la capacité d'adaptation des français.
L'état d'alerte est lancée en France, début des Chroniques Coronavirussiennes.
L'intervention de Macron a été  commenté suivant ses convictions, comme scandaleux ou  courageux. Pour les autres, ils râlent comme d'habitude. Beaucoup se sont trouvés des qualités de chargé de la santé publique ou de scientifique spécialisé dans le Coronavirus. Je ne sais si si nous devons rire de la bêtise des uns ou s'émouvoir du manque absolu d'intelligence des autres, mais nous avons développé une certaine radicalité émotionnelle. Prenons les élections dimanche, je vous fiche mon billet que les gagnants vont pérorer sur un plébiscite national et les perdants relativiser sur un scrutin purement local. Je même suis surpris que l'éducation nationale ne s'est pas encore mis en grève suite à la décision de fermer les écoles ! Nous sommes devenus des réactionnaires purs et durs, incapables de réfléchir avec nos neurones mais uniquement avec notre bile. Sur les réseaux sociaux, nous sommes  un liquide visqueux inutile, gobant ce que l'on donne à manger au lieu de les digérer et fier de comprendre, avant les autres, d''éventuels complots mondial.
Je me demande si on ne devrait pas remplacer le Coq Gaulois par Les Lapins Crétins comme emblème.... La France a un incroyable talent, il faut juste le réinventer.

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 12:15
Un escalier à Porto (Je Eux Nous, note de lecture sur Toni Morrisson)

Nous nous dissocions de l'autre quand nous le nommons, l'autre désigné n'est plus humain mais une entité extérieure à notre humanité.
Il y a un escalier à Porto, au bas de la pile du Pont métallique. Les touristes sont sur le pont à prendre des photos, et ne voient pas cet escalier en pierre, érodé par le vent et les pluies. On y monte avec peine, le dos courbé, il y a des jardins en espaliers, délaissés, remplis de détritus, de maisons taguées, murées, et celles encore habitées tiennent debout par miracle. Il y a du linge aux fenêtres, des silhouettes qui se demandent ce que je fais ici. Ce sont Eux. Les laisser-pour-compte, les oubliés, ceux qui ne nous ressemblent plus et qui se détachent de nous, comme moi en les voyant, je me détache d'eux. Sous le pont métallique de Porto, il existe une vie en-dehors du temps, une vie que j'ai nommé et qui est extérieure à la vie de la ville, des touristes, de ce que l'on retiendra en partant de Porto.
Il y a un autre à Porto que j'ai croisé, devant le centre social transféré dans une église désaffectée en haut des escaliers sous la pile du pont métallique, avec le bruit du tram en continu et il aurait suffit d'un sourire pour que Je ramène Lui, Eux vers Nous.

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 08:01
Qui a tué Mike Hughes ?


"La Terre est plate : prenez un verre d'eau dans un avion, le liquide dans le verre reste parfaitement à l'horizontale, si la Terre était ronde, il pencherait!" CQFD pour la star des platistes  mort de sa passion : prouver que la Terre est plate et non ronde.
Les platistes seraient-ils les nouveaux romanesques de notre monde qui s'embourbe dans un manque manifeste de nouvelles pensées ? Ou s'agit-il encore de ces personnes voulant exister en étant en lutte contre leur temps. La définition du romanesque est l’adversité à son milieu, ses origines. Peut-être sont-ils ces derniers représentants d'une classe humaine rêveuse , plus innocente que méchante, pensant que la vérité est ailleurs, que ce monde est trop limité dans ses convictions, corseté d'orthodoxie scientifique .Plus prosaïquement, les complotistes sont-ils des individus réfractaires à toutes autorités ou des individus angoissés par l'anonymat souhaitant sortir du lot ?
Mike Hughes est entré au panthéon des victimes de la recherche de vérité. Et très certainement, que certains d'entre eux, penseront que Mike Hughes, a été victime d'un complot , ce qui est sûr aujourd'hui, est que son encéphalogramme, lui,   est vraiment plat !

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