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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 12:55
D'où tu me parles camarade ?

Un copain  argumentait dans une conversation animée, un «  tu ne sais rien parce que  tu es désinformé par la presse capitaliste ». Je n’avais plus entendu ce type de propos depuis la fac où, par ennui, je fréquentais les lambertistes et autres anars autoproclamés. Moi aussi à 20 ans je pensais qu’on n’était pas de mon avis parce qu’on lisait  «  la presse bourgeoise » qui , dans ma région, se nommait Midi Libre. Quand je repense à ces années , j’en ai presque honte : croire que lire les avis d’obsèques et les résultats de foot du canton était un acte politique de droite était d’une bêtise qui rivalisait avec une haute opinion de moi-même et mon autosuffisance. Quand un étudiant venait exposer ses théories, je me souviens qu'un des gars lui lançait : " D'où parles tu camarades ?" , ce qui valait à un beau : "quel est ta légitimité pour parler de ce que nous, nous savons mieux que toi".

J'ai revu un copain  de fac pour les 40 ans d'une amie commun, nous nous sommes souvenus de longues conversations-pour lui tout était politique- et de ses engagements ( il était à la Fa) . De cette période il a gardé son sourire toujours lumineux, ses lunettes rondes et une activité syndicale. Son plus grand combat m'avoua t-il, fut de créer une famille dont il en était très fier. Nous nous sommes souvenus également du mariage de notre amie, où son oncle farouche défenseur du Rpr , nous abreuvait de propos que je ne comprenais pas, utilisant des abréviations, des surnoms aux formations politiques, des références  de son parti. Il déambulait dans ce mariage comme dans une convention politique. Il essaya de me parler d'une quelconque initiative que j'écoutais avec politesse quand deux garçons réfugiés sur une terrasse à l'écart croyant être hors de vue, s'embrassèrent. Il arrêta net son discours pour marmonner un" qu’est ce que c'est que ces pédés ?" auquel je répondis un joyeux" Oh! comme ils s'aiment". Il repartit à sa table soûler les autres et ne m'adressa plus la parole de la soirée.

Finalement, avec mon copain de fac ,on a trinqué à l'amitié qui vaut plus que n'importe quel discours politique, à l'amour cet autre aveuglement mais qui qui ne fait de mal à personne. Et la prochaine fois qu'on me demandera " d'où je parle", je répondrais: " du pays des souvenirs camarade, de ces matins froids et ensoleillés qui cachent la douceur et annoncent le printemps". Je ne serais pas devenu un peu bourgeois moi ?

 

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6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 11:15
En attendant la fin de la manif...

Samedi dernier, à la Grande Solderie, la sécurité baisse les grilles et nous demande de rester sagement à l’intérieur du magasin en attendant la fin de la manifestation.  Par la grande baie vitrée qui donne sur le boulevard, nous regardons comme au spectacle, le face à face Crs/ Manifestants. Une vieille dame me demande de l’aider à filmer la scène «  C’est pour mari, pour lui prouver qu’on est bien prisonnier » et elle ajoute que ce smartphone –"parfaitement inutile à mon âge"- lui a été offert par ses enfants à Noël et qu’elle ne sait pas s’en servir. Je filme à travers la devanture une charge de Crs. Elle est toute contente . Avant de repartir dans les étages – "Puisque nous voilà contraint de rester, autant faire les soldes"- elle me glisse malicieusement dans l’oreille : «  Avec toutes ces heures sup, les Gilets Jaunes ont donné du pouvoir d’achat aux forces de l’ordre ! »

Je suis resté devant le spectacle de ce face à face qui s’éternisait , je me suis cru à un instant dans un zoo, manifestants et force de l’ordre occupés à leurs activités ,nous ignorant superbement : les policiers en civils , visages dissimulés, tenues sportwear contre des casseurs visages dissimulés, tenues sportwear, usant chacun de la même violence… Finalement rien ne les distinguent si ce n’est le côté duquel ils se trouvent . J’ai repensé à Etty Hillisum : «  Rien ne me diffère du gardien du camp si ce n’est le fil barbelé  qui nous sépare» ( cité de mémoire)

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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 13:44
Celui de nous deux qui part le premier ( extrait)

"Il y eu ce  premier "été-là". C e territoire qui été  dessiné, qui m'a emmuré de sa frontière invisible et n'appartient qu'à moi. Cet "été-là" qui ne regarde que moi, qui est un repère dans ma propre chronologie, mon grenier à souvenirs, ma mémoire. Et puis l'autre " été-là". Pour les autres, maintenant que la chose est publique et que histoire est leur est désormais livrée ! : aux autres, ai Fleuve, au Tennis Club, à la Place des Platanes, au quartier de la Collegiale, au premier étage de l'Etuve. Je leur laisse à tous le soin de substituer leurs histoires à la mienne, parce que pour tromper l'ennui, on ramène tout à soi sans en avoir l'air. Pour se mettre en avant, se trouver une place parmi les autres. Parce que dans la bourgeoisie du Fleuve, celui qui part le premier est toujours celui qui a tort."

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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 13:56
Lire...

Pourquoi lire ? Oui, après tout, dans ce monde dominé par l’image, pourquoi continuer à lire…

Je me souviens qu’on me disait enfant : «  lève le nez de tes livres un peu », et voilà qu’aujourd’hui, on reproche aux jeunes de ne se plonger dans un livre. Paradoxe, non, évolution. Le monde virtuel n’est pas qu'un monde hostile, la preuve, il vous permet de lire mon blog., cependant, il enlève une fonction vitale à l’humain, celui de l’empathie. Vivre avec un livre,, c’est suivre un personnage, en faire son héros , c’est souvent être dans sa tête, dans ses sentiments. La lecture offre la possibilité de rencontrer des personnages à qui on n’adresserait pas la parole en temps normal, la lecture permet la curiosité de l’autre. Autant de héros, autant de petits cailloux semés sur notre parcours pour mieux comprendre cette vie, et donc par ricochet, la nôtre . La lecture est un vecteur d’altérité, premier pas vers une notion chère à mon cœur : la fraternité. On déteste ce qu'on ne connait pas ou ce qu'on redoute de voir en nous. Et si la littérature nous montrait un autre côté de nous, quelque chose de plus sombre ou de plus lumineux, de plus complexe et de plus riche ?

Là où le réseaux sociaux divisent, la littérature rassemble. Que peut la littérature ?  La littérature peut tout.  

 

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9 janvier 2019 3 09 /01 /janvier /2019 12:11
Celui de nous deux qui part le premier... ( Vibration éditions)

Décrire l’intimité d’un être, ce n’est pas mettre le lecteur dans la tête ou dans le cœur d'un personnage. C’est placer l’écriture au centre des silences du héros , laisser aux lecteurs le soin de découvrir  ce qui est caché , ce que le personnage lui-même tait ou ne sait pas.

C’est l ’histoire d’un notable, trentenaire qui a repris l’étude notariale de ses parents et qui occupe l’appartement familial surnommé «  L’étuve ». Marié, un enfant, il s’ennuie. Il ne quitte pas sa femme et son confort non par lâcheté mais par paresse. Il a eu dans sa jeunesse, une Belle Histoire et une Inavouable. Un soir, en rentrant de l’école avec son fils, il retrouve Belle Histoire qui est revenue dans la Ville du Fleuve. Il va alors tenter de la reconquérir et peu à peu vont remonter les souvenirs d’Inavouable, et de nous amener à comprendre pourquoi ses souvenirs de jeunesse l’ont rendu paresseux de ses émotions.  

Construit comme un retour du désir, un retour du passé et tout son poids  qui pèse sur le présent, on retrace le parcours de cet homme taiseux mais complexé par une sensibilité à fleur de peau. Récit intimiste, presque indiscret , ce roman nous entraine dans une histoire en apnée où l’envie de se soustraire à a sa condition se heurte au devoir de rester. Et si « celui de nous deux qui part le premier » n’était celui qu’on croyait….

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4 janvier 2019 5 04 /01 /janvier /2019 18:58
Le bonheur des imbéciles heureux
En début d'année je tente toujours d'écrire un post plein d'entrain ou de bon ton pour donner à l'année qui se pointe une haute destinée. Un truc avec des phrases lourdes de sens, un peu d'humour et de spiritualité histoire de rassembler très large. Mais depuis que règne la confusion sur nos ronds-points , depuis décembre, je suis à court d'idée.
Je pense sincèrement que vous en avez assez d'entendre de la philosophie de comptoir depuis que Bfm se délecte à interviewer tout et n'importe qui et que Fb a accouché d'une génération spontanée de prix Nobel en tout genre.
Que vous souhaiter ? Et bien dans ce brouhaha indescriptible qui se réjouit à attendre une fin chaotique pour avoir le plaisir de nous rabattre les oreilles de '" je l'avais bien dit", je vous souhaite d'être des imbéciles heureux.
Attention, pas un  imbécile tout court qui pense avoir tout compris après avoir échangé sur des forums, pas cet imbécile qui se croit important parce qu'il est grave, pas ce genre d'imbécile qui vous prend de haut parce que vous n'avez pas d'idée complotiste ou d'idée arrêtée sur tel ou tel sujet de société ou de voisinage. Non, ceux-là font les choux gras des chaines d'info en continue pour le plus grands plaisir d'autres imbéciles qui pensent être intelligent d'avoir compris des imbéciles parler à leur place.
 
Non, soyez des imbéciles heureux : celui qui a foi dans l'avenir et sa technologie, celui qui sourit même quand il ne faut pas, celui avec qui on prend du plaisir à parler du temps qu'il fait ou du temps qu'il nous reste à vivre et à aimer. Celui qui se réjouit du bonheur des autres, celui qui ne juge pas et qui ne ramène pas sa science pour écraser les autres même s'il a tort. Un beau imbécile heureux, celui qui rentre chez lui à pied dans  le froid de janvier, les mains dans les poches de son caban et qui aime sentir ses joues rosies, celui qui choisit une bouteille de vin en fonction de ses invités et non en fonction du plat, celui qui a de l'indulgence à chaque instant, celui qui aime sans savoir pourquoi et qui doute sur le comment. Je vous souhaite d'être comme ces lectures riches et simples à la fois, celles qui sèment des petits cailloux dans l'intelligence du cœur des Hommes, ces lectures qui vous font rencontrer ceux et celles qui sont différents , qui vous portent haut dans l'imaginaire, qui vous emplissent d'espérance.
Je vous souhaite d'être des imbéciles heureux, de beaux imbéciles heureux pour rendre cette année belle et tant pis pour les pisses vinaigre, les bouches en cul de poule qui disent "non" avant d'écouter, les "oui mais", laissons-les en 2018, ils auront bien de toute l'année pour nous rattraper.. 
Je vous souhaite une belle année 2019 !
 
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23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 11:42
Dans le Bus 11  : fiction de Noël
Le bus 11 ne prend jamais son itinéraire, il est toujours dévié. Une vraie plaie cette ligne. Pas le choix ce soir, il tombe des cordes et il y a un arrêt juste devant mon bureau. Je ne m'assieds jamais : je ne sais jamais quand il faut laisser sa place , une personne handicapée, âgée ou tout simplement hiérarchiser qui doit s'assoir entre un homme âgé ou une femme enceinte. Je reste debout, j'ai l'impression que de tenir droit malgré les virages et les coups de freins je travaille mes abdos...
Me voila coincé contre la vitre entre  une poussette d'où un enfant découvre les joies de ses propres cris stridents et une bande d'ados plongée sur leur smartphone grognant de temps à autres des onomatopées incompréhensible, impossible de prendre un livre pour s'échapper, me voila prisonnier. Je remarque un gamin encore plus coincé que moi à côté de la poussette. Il a un cartable en plastic transparent et serre très fort un nounours en pluche. Il m'observe. Je ne sais pas pourquoi, mais il me regarde avec insistance. Qu'est ce qu'il me veut ce môme ? Il ne voit pas que je viens de passer une mauvaise journée ? Il ne sent pas que j'attends avec impatience un mauvais virage pour râler ou un coups de frein exagéré pour pester contre le chauffeur de bus, histoire de soulager de mon stress ? Il ne sait pas ce que c'est une journée de boulot lui, avec des clients qui hurlent dans les oreilles, des objectifs à atteindre , courir après des chiffres , des mails, des fournisseurs qui ne livrent jamais, des factures impayées, des sonneries de téléphone, des collègues qui essaient toujours de te refiler une partie de leur boulot en douce… et tout ça avec le sourire et un salaire qui bientôt sera dépassé par le Smic. Il ne sait pas tout ça le gamin qui me dévisage. Faut pas qu'il me fasse chier sinon...
-Tu sais comment on fait pour être Père Noël ?
V'la qu'il me cause le marmot… Sourire gênée de la maman à la poussette. Moi embarrassé , j'ai pas l'habitude de parler à des enfants, enfin, il y a longtemps, j'ai oublié depuis.
-Il faut bien apprendre à l'école et écouter sa maman.
Bon, c'est ringard, mais c'est suffisamment bateau pour que ça plaise à tout le monde.
-Oui, ça je sais, mais , comment on fait après ?
-Après quoi ?
-Ben, tu apprends à faire le Père Noël, mais comment on fait après pour savoir que les enfants ils sont heureux des cadeaux ? Mon pépé il est au ciel maintenant, mais ma maman, elle me dit qu'il me surveille pour que je sois toujours content, alors comment moi je sais qu'il est content que je sois content ? parce que quand t'es au ciel, tu peux pas parler à nous, le Père Noël lui, il est dans son chalet après mais il ne peut pas nous parler à nous les enfants… C'est pareil pour mon pépé. Alors comment tu sais ?
Je reste sans voix. Il me scotche ce môme.. Qu'est ce que tu veux lui répondre. J'étais encore il y a cinq minutes avec un client mécontent, je suis sorti du bureau avec dans la tête tous les problèmes à régler pour demain, et lui il me demande comment on fat pour être un bon Père Noël… Finalement, le Père Noël existe que si on y croit, et moi, ça fait longtemps que je ne crois plus à rien, que je suis fatigué de cette routine qui m'oppresse et m'empêche de respirer à grands bouffées. Il attend quelque chose de moi que je ne sais plus donner. La maman à la poussette lui chuchote un " n'embêtes pas le monsieur" mais il insiste. Il me regarde de ses grands yeux qui me rappellent les miens quand j'étais enfant et que je croyais au Père Noël. Moi , mon pépé et les autres sont partis depuis longtemps et ma famille qui est loin me manque pendant les fêtes. Tout à coup je sens une frustration, une tristesse sourde qui me grignote. Ne pas se laisser aller. Le gamin a raison, donner des cadeaux ou veiller sur quelqu'un ça ne suffit pas. Comment sait-on après que, sans nous, ceux qu'on aime sont heureux ? Je souris malgré moi.
-Tu sais comment on sait qu'on est un bon Père Noël ?
Il me signe que non par un mouvement de tête.
-Et bien, c'est quand on redonne le sourire aux gens qu'on ne connait pas. 
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14 décembre 2018 5 14 /12 /décembre /2018 13:55
Demain je me ra-di-ca-lise ! 	x

 

J’en ai assez de moi-même, de voir ma gueule se lamenter et se plaindre, trainant ma carcasse dans l’appartement à ne savoir que faire.

C’est décidé, je donne un sens à ma vie : demain je me radicalise !

 

J’ai pensé tout d’abord de créer une page Facebook, mais à bien y réfléchir, j’ai peur de rassembler tout ce compte de « complotiste » sur le net : ceux qui pensent que la terre est plate, qu’Elvis Presley n’est pas mort ou que la fusillade de Charly hebdo n’a pas existé. Ma tête est suffisamment encombrée de futilité  pour ne pas y rajouter les inepties des autres. Et puis j'ai horreur des discussions de zing au moment de l'apéro.

Ensuite j’ai pensé à me convertir et aller trouver des innocents pour en faire des victimes. Mais le problème c’est moi, pas les autres, alors ça sert à rien de faire payer ceux qui n’y sont pour rien. Intellectuellement, le martyr est un non-sens si ce n’est que pour flatter sa propre personne.

J’ai songé rejoindre les gilets jaunes… mais passer mes journées sur un rond-point devant un feu de palettes à supporter les klaxons solidaires, très peu pour moi ! Et si je veux lier connaissance avec des inconnu(e)s, je préférerais, si ça vous dérange pas, un club échangiste. Et puis franchement, se sentir intelligent parce que  Bfm me filme n’est pas un signe de réussite , autant faire une coloscopie…

 

Alors j’ai décidé de me radicaliser contre moi-même :

D’abord, briser les miroirs pour arrêter de me regarder.

Ensuite, arrêter d’écouter ceux qui commencent leur phrase par «  Oui, mais… » et ceux qui les terminent par «  J’dis ça, j’dis rien… ».

Enfin, retrouver ma capacité à m’émerveiller, comme  quand j’étais plus petit, et surtout aimer ce qui m’émerveille. En fait, je n’ai plus envie d’être adulte avec mes convictions , mes phrases définitives et  mes alternatives définitives . J’ai envie de me débarrasser de tout ce que je sais ou ce que je suis.

 

Et une fois que je me serais débarrasser de moi, je pourrais devenir monde immense !

 

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8 décembre 2018 6 08 /12 /décembre /2018 13:18
Un roman tout sauf innocent

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photo les innocents est le quatrième roman de christian dorsan. © ouest-france

Les Innocents est le quatrième roman de Christian Dorsan.© Ouest-France

L’écrivain nantais publie un quatrième roman, Les innocents. Un roman vrai sur le handicap.

On aime Les innocents, quatrième roman du Nantais Christian Dorsan, publié par les éditions La P’tite Hélène, pour sa cohérence et son regard juste sur le handicap.

Amezian Luccia est ce que l’on appelle un innocent, un garçon simple, bien intégré dans la société. Travailleur, cet antihéros attachant souffre d’une solitude qu’il comble parfois dans les forêts, la nuit, dans des bras inconnus.

Mais son équilibre est précaire, il ne se rend pas toujours compte à quel point autour de lui les gens sont malveillants ou bien plus fragiles que lui, finalement.

Quand sa seule amie, gravement malade, lui demande l’inimaginable, l’aider à mettre fin à ses jours, le monde d’Amezian Luccia bascule dans la violence et la souffrance.

Les innocents est un roman vrai, servi par une histoire qui happe le lecteur et par une narration à la première personne qui jamais ne trahit son personnage. Christian Dorsan, qui vient par ailleurs de publier un conte pour enfants, Tilian et l’Ankou triste (éditions Stellamaris)..

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8 décembre 2018 6 08 /12 /décembre /2018 13:14
Avec Christian Dorsan, «Les Innocents» ont des vies pleines

 

Avec Christian Dorsan, «Les Innocents» ont des vies pleines

LITTERATURE «Les Innocents» de Christian Dorsan est sorti chez La P'tite Hélène en septembre 2018.

«Les Innocents» par Christian Dorsan chez La P'tite Hélène (150 p., 17€).

«Les Innocents» par Christian Dorsan chez La P'tite Hélène (150 p., 17€). — La P'tite Hélène/20 Minutes

Les lectures coups de cœur, ça se partage. Notre communauté vous recommande chaque jour un nouveau livre. Aujourd'hui, «Les Innocents» par Christian Dorsan chez La P'tite Hélène (150 p., 17€).

Anne-Sophie, blogueuse et contributrice du groupe livres de 20 Minutes nous donne son avis sur « Les Innocents » par Christian Dorsan chez La P’tite Hélène (150 p., 17€).

Ma citation préférée :

« Un jour, un prof m’a traité « d’innocent ». Tout le monde riait. Je n’ai pas compris pourquoi, parce que moi, je n’étais coupable de rien. »

Pourquoi ce livre ?

Parce qu’Amezian est un personnage terriblement attachant. S’il est vrai qu’il est un « innocent », le lecteur, en partageant ses pensées, se rend vite compte qu’il est loin d’être idiot. Ses réflexions sur le monde sont même très lucides et incisives. Christian Dorsan a fait le choix percutant d’une narration à la première personne et nous offre une écriture sans faille qui scotche le lecteur à son livre de la première à la dernière page.

Parce qu’Amezian est entouré de personnages bons ou mauvais, souvent cassés, toujours très humains. Celle qu’il préfère, c’est Marianne, car elle ne lui parle pas comme à un enfant. Malheureusement, cette dernière souffre d’une tumeur au cerveau et demandera l’impensable à Amezian : l’aider à mettre fin à ses jours.

Parce qu’une certaine poésie se dégage de ce roman grâce à la simplicité et au regard naïf d’Amezian ; presque comme un enfant pris au piège dans un corps d’adulte. Face à cette douceur, on trouve également des réactions brutales, presque primitives du jeune homme face à certaines situations qui semblent faire déborder le vase de ce qu’il est capable de supporter. L’auteur ne fait cependant jamais l’erreur de tomber dans le pathos et l’apitoiement.

Parce que Les Innocents est un roman qui respire la vérité sur le handicap vécu au quotidien, celui qui submerge parfois, celui qui isole souvent. Amezian est intégré à la société et y travaille mais, malgré tout, un fossé d’incompréhension le sépare des autres.

Parce que Les Innocents est un roman remarquable, intelligent et authentique porté par une plume percutante. Le handicap, la maladie, la mort, le sexe, les prédateurs sexuels, la folie, l’immigration… Aucun sujet n’est ici tabou et tous sont amenés avec intelligence et savamment dosés. Bref, Les Innocents est un roman à mettre entre toutes les mains.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. Amezian est un garçon « simple », un Innocent. Travailleur intégré à la société, il est peu entouré et semble en souffrir. Un jour, Marianne, sa seule véritable amie, atteinte d’une tumeur au cerveau, lui demandera de l’aider à mettre fin à ses jours.

Les personnages. Amezian est un personnage terriblement touchant et attachant. Sa simplicité et sa naïveté nous donnent envie de le protéger d’un monde qu’il a souvent du mal à comprendre. Il est entouré « d’amis » à Bagnols-sur-Cèze et de sa famille en Avignon, notamment sa mère, qui semble vivre dans un autre monde.

Les lieux. Amezian nous emmène avec lui de Bagnols-sur-Cèze jusqu’en Avignon.

L’époque. Le roman se déroule de nos jours.

L’auteur.  Christian Dorsan est un auteur nantais, originaire de Bagnols-sur-Cèze qui signe, avec Les Innocents, un quatrième roman poignant et marquant.

 

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