Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 mai 2020 7 10 /05 /mai /2020 09:58
Dernière chronique coronavirussienne  : et après ?

Je ne crois pas à une rédemption collective, mais à une prise de conscience individuelle. Le monde d'après sera  comme le monde d'avant ou celui  du présent car tout dépend de ce que nous apprenons  individuellement des expériences. 

Nous avons été proche de la maladie tout en y étant éloigné. La pandémie est devenue une succession de protocole institutionnel d'où l'issue fatale y a été bannie. Nous avons vécue la maladie sans connaitre la mort. La maladie entre à l'hôpital sans accompagnement des familles et la mort surprend le patient sans les proches. Aucun lien avec la mort si ce n'est de paresseux "Rip" sur les réseaux sociaux.
Hormis ceux qui l'ont éprouvé, en grande majorité nous n'avons pas souffert de cette maladie, nous avons vécu  le confinement comme des enfants gâtés injustement punis de sortie.
Il n'y aura pas de rédemption collective car   le déconfienement apportera son temps de règlement de compte des politiques dont le monde de la  science a kidnappé leur rôle et leur a volé la vedette. Il n'y a pas en ce moment de leader assez charismatique et rassembleur pour fédérer un projet d'une nouvelle société. Mais sans doute, ce n'est pas nos politiques qu'il faudrait changer, mais notre mode institutionnel qui a produit une république proche de la royauté dont chacun se dispute la couronne. 
Et nous avons pu observer sur les réseaux sociaux que petit à petit, le "ce sera pas pareil après" est devenu :" rendez-nous notre avant". Les applaudissements de 20 heures ont diminué au fil des jours et aujourd'hui la principale préoccupation est de récupérer l'argent perdu. Nous avons la peur de perdre chevillée au corps tout en aspirant à une société plus humaine, moins orienté sur le matériel.
Nous avons également sacrifié notre liberté au profit de la santé, accepterons nous d'autres limitations à nos libertés pour garantir notre sécurité ?
Si nous voulons changer ce monde, il est temps aussi de changer notre mode de penser et d'action. Si demain nous voulons une société différente, commençons par arrêter de critiquer sans discernement et proposons des solutions.
Mais nous avons vu également, une générosité spontanée naître localement, des réseaux de solidarité se structurer rapidement, un élan superbe , désintéressé , altruiste et humaniste. C'est cette énergie qui changera la société et non nos dirigeants, le changement viendra de cette volonté de créer une société parallèle où nous ne jouerons plus les victimes consentantes des prisons que nous défendons tout en les critiquant.
Demain, le plus beau reste à construire !
Partager cet article
Repost0
6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 11:21
 Chroniques coronavirussiennes : Sommes nous des menteurs ?
Le romanesque peut se substituer à l'Histoire car elle propose une destinée personnelle, un récit individuel et émotionnel qui permet à l'individu de sortir de l'anonymat et du tragique collectif. Mais le romanesque permet de réinventer son lien  à l'environnement immédiat dont on sort toujours vainqueur.
Est-ce l'individu qui fabrique l'Histoire ou est ce la réinvention de ses souvenirs ? Il n'y a aucune vérités , aucune réalité universelle, il n'y a que des voyages à travers ce que nous fabriquons , ce que nous empruntons et tronquons.
Nous mentons par obligation de sauvegarde.
Partager cet article
Repost0
3 mai 2020 7 03 /05 /mai /2020 09:08
Chroniques coronavirussiennes : en retrouvant une photo...
Mon plus beau voyage fut mon enfance. Elle fut insouciante et rêveuse. Insouciante car le monde des adultes ne m’intéressait pas. Rêveuse parce que rien ne me semblait réel. Très tôt j'ai ressenti le futur comme une charge. Je me souviens encore, avoir envisagé, projeté ma vie future, calquée sur celles des autres, des grands, Et une grande mélancolie m'avait avalé tout entier. Je ne voulais pas être comme eux plus tard, j'avais peur du vide que ce futur me montrait.
Je me souviens aussi des désirs, violents, soudains et dont je ne savais pas trop quoi faire. De mes désirs, je ne gardais que  la solitude, la culpabilité mélangées au plaisir .
Mais de mon enfance, je me souviens surtout de l'attente. La grande affaire de l'enfance ! Ces longs moments d'attente où je guettais le moindre signe qui viendrait me sauver. Mais me sauver de quoi ? Je ne le savais pas moi-même, si ce n'est ce sentiment de formes et contours floues qui me semblaient être ce que j'étais et qui m'échappaient. Je ne savais pas quoi être,et j'avais l' impression d'être en périphérie de ma vie.
Je suis resté dans l'enfance en attendant la suite. Et je n'ai jamais grandi.
Il n'y a aucune différence entre le petit garçon de la photo et celui qui griffonne ces mots : tous deux attendent que ça commence enfin....
Partager cet article
Repost0
29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 08:48
Chroniques coronavirussiennes : Presque ça....

Ce que j'aime en regardant les films d'Harry Potter, c'est que je retrouve une construction qui me convient : un début chez son horrible oncle, la rentrée scolaire, le combat contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom et les vacances. Et cela me convient car tel est ma définition du quotidien : une routine qui me sécurise, un déroulement comme une mécanique bien huilée. 
Au début du confinement, l'humanité espérait que demain ne serait plus comme avant. Et puis, petit à petit, la majorité souhaitait reprendre sa vie d'avant. Tout plutôt que l'incertitude, tout plutôt que de renoncer à ses habitudes. Lentement,  nous reprendrons notre cheminement non pas parce qu'il nous plaît, mais parce qu'il nous rassure et aussi, et c'est le plus grave, parce que nous n'arrivons pas à imaginer autre chose que notre quotidien.

Nous étions à presque ça pour changer tout ça....

Partager cet article
Repost0
26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 08:35
L'Histoire d'Ana de Cathy Borie

Dire d'un livre que sa lecture est fluide c'est lire avec une impression de marcher sur un tapis que l'on déroulerait sans cesse, à chaque page tournée, et que nulle fatigue empêcherait d'aller au bout et même de regretter qu'elle puisse se terminer. Et bien c'est se sentiment qu'offre le roman Le roman "L'Histoire d'Ana" de Cathy Borie, avec une sensation particulière : cheminer avec de amis de toujours , des amis à qui l'on tient. Mais ces amies- là, puisqu'il s'agit de l’itinéraire de deux femmes, n'est pas simple , pour tout dire est bouleversant.
Le premier itinéraire est celui de Clotilde, jeune étudiante à Paris qui va rencontrer Louis, séduisant jeune homme pour qui elle a des sentiments partagés. Et c'est toute sa vie qui bascule.
Le deuxième itinéraire est celui de sa fille,et de son une enfance passée sans une mère, et une grande envie de liberté ( pour savoir pourquoi, il faut lire le livre).
Le talent de Cathy Borie est de nous raconter ces parcours parallèles avec une palette de sentiments savamment dosée car jamais elle ne tombe dans la mièvrerie ou dans une quelconque empathie d'apparence. Le lecteur est propulsé dans le vie de ses deux femmes .Les sujets de société sont abordés sans détour mais sans jamais basculer dans le misérabilisme tout en n'évitant pas les tabous. Les personnages sont attachants, les situations narratives bien construites, âmes sensibles attention : vous risquez de verser des larmes d'émotion. La psychologie des personnages est finement ciselé.
L'une va se reconstruire dans la culpabilité, l'autre se construit dans la rébellion. Des vies comme des dominos qui s'écroulent sur elles.
Deux lignes parallèles peuvent-elles avoir des points communs ? La lecture pose également ce questionnement : quel est la part de la reproduction de l'identique et celui de la réaction ? Quel sont les points commun entre ces deux femmes qui ne se connaissent pas et qui pourtant liées à jamais ?
Deux droites partant vers l'infini finissent-elles par se rencontrer ?
Quand vous aurez ce livre en main, il vous sera impossible de le lâcher. Une très belle réussite.

Partager cet article
Repost0
24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 07:57
Chroniques coronavirussiennes : la somme de ce que nous sommes

Ce que révèle ce confinement est une multitude de questions, ce que nous sommes en dehors de ce que nous avons, savons et faisons. Le monde extérieur est donc notre reflet , et dans cette période où nous n'avons ce miroir, que nous reste-il de nous-même ? Nous ne pouvons pas nous mentir puisque nous n'avons pas de public. Alors que sommes nous sans ces relations ? Qui sommes nous dans cette somme de nous-même ? Et bien, nous sommes ce que nous faisons pas, ne savons pas et ne possédons pas.

Soyons des points d'interrogation en permanence et en mouvement car sans les autres, nous n'avons aucune certitude de ce que nous sommes.

Partager cet article
Repost0
18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 06:40
Chroniques coronavirussiennes : l'éducation coûte cher ? Essayons l'ignorance !

On a cru qu'il fallait simplement maintenir la population dans une sorte de minima éducatif et culturel pour avoir la paix et c'est une grave erreur  : l'accès à l'information passant aujourd’hui par d'autres canaux, crée de nouvelles références et de nouvelles croyances prises pour des vérités .Laisser le terrain de l'éducation libre c'est laisser le soin à ceux qui ne sont pas éduqués de prendre le relais , créant encore une fois un fossé avec l'élite. L'élite ce n'est plus la classe sociale qui détient les richesses, mais celle qui détient le savoir. Le populisme naît sur l'antagonisme sachant-peuple, les arrivistes politiques jouant sur celle-ci pour attiser la rancœur des uns envers les autres. 
L'éducation coûte cher ? Essayons l'ignorance, et nous aurons dans le futur ce que les réseaux sociaux offrent de pire en spectacle .

Partager cet article
Repost0
14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 09:09

Partager cet article
Repost0
12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 06:45
Chroniques coronavirussiennes : l'attachement à notre quotidien

Ce que révèle le confinement est notre attachement au quotidien, notre mode de vie, et nos rêves de changement ne sont qu'un réflexe de constat de nos manques. Le changement auquel nous aspirons n'est pas une prise de conscience, mais une manière de combler le vide que nous offre l'inconnu, de se recréer d'autres quotidiens hypothétiques puisque celui que nous connaissions n'existe plus dans l'immédiat.

C'est l'attachement et la peur de ne plus être à travers cet attachement qui nous nous fait réagir dans l'espérance de lendemains meilleurs, mais tant que nous sommes nous-même, il n'y aura aucun changement, il n'y aura que d'autres quotidiens , d'autres habitudes.

Partager cet article
Repost0
5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 07:12
Chroniques coronavirussiennes : la téléréalité ne survivra pas au Covd

L'avenir de la téléréalité est menacé par le Covid : à l'heure où l'on redécouvre l'effort collectif et la solidarité, l'individualisme est une incongruité.
La téléréalité vante les mérites d'une seule personne qui souhaite se soustraire du lot , pour gagner quel qu’en soit le prix . Or dans cette période où on demande à chacun de partager un sort commun et d'avoir une conduite de groupe, la part de l'individualisme est mise de côté au profit de la communauté. Comment alors se passionner pour celui ou celle qui justement essaye de se défausser de ce jeu collectif à son seul profit ? On redécouvre que c'est ensemble que l'on peut gagner et que la téléréalité honore la mesquinerie de l'égoiste.
Et puis, entre nous : des individus enfermés dans un appartement , ça n'intéresse plus personne, c'est notre quotidien !

Partager cet article
Repost0