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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 06:12
Vieux con !
Tout a commencé il y a quelques semaines : je sortais du tram quand un ado boutonneux , casque vissé sur la tête, entrait en force sans attendre la descente des passagers. Je me suis trouvé nez nez avec lui, rigide comme une statue , les yeux aussi expressifs qu'une vache paissant dans le verte campagne, forçant le passage. Je l'ai bousculé en le traitant d'abruti, je ne sais même pas s'il m'a entendu...
Je me suis demandé si je ne faisais pas "vieux con"... Après tout, il n'y a que les vieux cons pour traiter d'abruti un ado à l'énergie d'une paramécie. Alors j'ai commencé à m'observer. Je pensais me connaître, j'ai l'habitude de moi-même, mais je ne me suis jamais vu de loin. Et j'ai été effrayé : je me suis aperçu que tout m'exaspérait ! Les cyclistes sur le trottoirs, le klaxon des voitures, les poussettes dans le bus aux heures de pointes, les fausses promotions au supermarché, le temps qu'il fait ou qu'il ne fait plus, et même- et surtout- l'actualité…
Je ne regarde plus la grande messe du JT  : ce n'est pas que tout m'indiffère mais c'est que tout m'énerve. Le traitement de l'actualité , suivant de quel côté on se trouve, est soit pro ou anti, survolé, caméra cachée inutiles, politique spectacle  etc.. Il n'y a que la météo ( et encore, celle du week-end) qui me tient éveillé. Je ne regarde que les documentaires de voyages ou sur la littératures, et encore, que des écrivains morts, les autres qui passent à la télé sont trop bavards !
Je me retourne sur les réseaux sociaux, et là c'est pire ! A part les selfies de ma petite nièce, je n'ai aucune envie de mêler des discussions , souvent raz des pâquerettes ( encore la verte campagne ). Je ne regarde plus que les pages Fb de ceux qui partent en vacances, je like à longueur de journée des plages de sable fin, des routes montagneuses et d'horribles gamins sautant dans la piscine ou des chats qui paressent sur des canapés. 
Et puis je trouve tout bas de gamme : les nouveaux immeubles  en cube , sans balcon comme dans les années 70, la langue française rudoyée et je ne parle pas de la culture générale où dans certains jeux télévisés on peut gagner dix mille euros en répondant à des questions stupides qui font passer le moindre ignare pour Einstein ! La culture générale devient inexistante et le société du spectacle a remplacé celle des idées.
Et puis tout me semble aller trop vite, quelque chose qui ne ressemble plus à mon rythme, une envie que tout s'arrête un instant, comme essoufflé après une course. J'ai un point de côté à ma vie, et j'ai envie  de reprendre mon souffle avant d'être un "vieux con" définitif, avant de vouloir que tout s'écroule avec moi, de vouloir que cette terre s'engloutisse avec ma disparation. Je vieillis trop vite.
Finalement, je suis passé de "p'tit con" à "vieux con" sans m'en apercevoir, même plus le temps de faire machine arrière, je suis jaloux de la jeunesse des autres .
La prochaine fois que ce jeune con essayera de forcer la montée du Tram, je lui balancerai : " je fus ce que tu es , tu seras ce que je suis"... Pas sûr qu'il comprenne.
 
 
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20 avril 2019 6 20 /04 /avril /2019 05:29
Pour Pâques, arrêtez de nous briser les oeufs !

C'est à croire que l'humanité n'est pas encore arrivée à l'âge adulte. Coincé entre le dénigrement de la religion vieillissante et un renouveau religieux rigoriste, l'humain après avoir tenter sa chance en politique sans succès,  tente sa chance en consumériste aigri démagogue et donneur de leçon. Plus l'humanité s'ouvre grâce aux réseaux sociaux, plus elle se rétrécit intellectuellement.

Les différentes polémiques naissent sous le coup de l'émotion ou d'un quelconque ressenti personnel, et voilà qu'on voudrait embarquer dans des croisades virulentes le plus grand nombres d'imbéciles heureux qui pensent que liker est un geste de générosité. Le moindre fait divers, le plus insignifiant événement, donnent aujourd’hui le prétexte d'une polémique. Le temps file trop vite, on a envie d'être dans l'instant qui s'échappe et voila que nous sommes prisonnier du manque de recul. A trop vouloir coller à l'actualité, on s'en détache, on le voit de l’extérieur et on manque de temps pour l'analyser. Nous sommes devenus des commentateurs bavards et peu profonds. Et plus nous créons de communautés bavarde, plus nous nous divisons.

Nous sommes à Pâque et avant que des polémiques naissent sur la nécessité d'un chocolat avec ou sans gluten, l'utilité d'une fête religieuse dans un pays laïque, le droit ou pas d'être croyant etc... rappelons juste une petite notions : le mot "religion" vient du mot "religare", relire ou relier ,qui nous rappelle qu'on a oublié  de se relier, d'être ensemble et qu'on a préféré relire et relayer des imbécilités infondés comme on relirait un texte dans lequel on aurait une foi aveugle. La Pâques n'est pas la transmigration mortifère de notre monde mais bel et bien l’espérance de notre devenir. Forcément, et parce que je crois en l'Homme, tout ce qui s'élèvera convergera un jour  et nous aurons dépasser notre envie d'exister (être en dehors du centre comme l'écrivait S.Weil) pour être, tout simplement.

Bonnes Pâques à tous .

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12 avril 2019 5 12 /04 /avril /2019 06:20
Une veste bleu éléctrique
 
Samedi dernier j'ai accompagné une amie dans ce magasin dont elle ne peut plus se passer. Elle ne jure que par lui, nouvelle enseigne qui est au "top de la mode" d'après elle. Elle se dirige vers le rayon homme et  s'extasie sur chaque fringue posée sur un cintre façon "dans mon armoire" sauf que là, c'est sur un fil de fer façon " étendage à la ferme". Je suis stupéfait par les prix….  Elle m'explique que les matières utilisées pour la confection sont des matières nobles et qu'il faut s'attarder sur les couleurs que je ne trouverai nulle part ailleurs. Je confirme ! Je remarque une veste d'un bleu électrique, coton grossier qui me rappelle la tenue dans laquelle je travaillais en usine. Mais la poche du bas est à mi-hauteur ( impossible d'y prendre quoique ce soit sans se contorsionner ) et elle a une forme droite sans charme. Mon amie se lance alors dans une explication sans fin sur " le vêtement déstructuré" , "brouillage des codes sociaux", " la mode c'est justement ne pas être à la mode" etc... Je reste quand même perplexe sur le fait d'acheter cette veste hors de prix et non-esthétique. 
Cette veste je ne l'ai pas acheté, mais elle m'a replongé le temps d'un été passé à l'usine. Tenue réglementaire pour bosser, j'étais plutôt content de ressembler à un ouvrier chinois en pleine révolution culturelle, manquait plus que le col Mao ! Ma conscience politique était enfin aux prises avec le réel  : par cette veste grossière bleu électrique, j'appartenais à la classe ouvrière dont je défendais la cause. J'étais sous la hiérarchie d'un syndiqué avec qui je partageais beaucoup de convictions, il me donnait ses tâches à effectuer afin " de rattraper son retard". Je le faisais de bonne grâce, solidarité naturelle. Jusqu'au jour où confronté devant un problème, je le cherchais partout sans le trouver. J'appelai alors le supérieur de mon supérieur ( on n'appelait pas ça n+1 à l'époque) . Il régla le problème et se mit à la recherche de mon camarade syndiqué. On le retrouva dans l'après midi, endormi dans une réserve où il avoua sans vergogne y passer du temps depuis mon arrivée : " pour une fois qu'on a un con d'étudiant pour faire notre boulot !".
Ce fut ma première leçon de syndicalisme : militer pour le droit à rien foutre tout en étant payer, c'est ce que "camarade" m'expliquera pendant la  durée de mon contrat.
Je n'ai pas acheté cette veste bleu électrique hors de prix, je n'ai pas non plus renouveler mon expérience ouvrière. Je n'achèterai rien probablement dans ce magasin qui propose des fringues moches et hors de prix. Tellement moche que même pendant les manifestation, c'est le seul magasin qui n'a pas été dégradé ! C'est pour dire !
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6 avril 2019 6 06 /04 /avril /2019 07:04
Entendu dans le tram
Deux collègues discutent dans le tram ce matin :
"Ton beau frère est venu pour voir ton arbre malade ?
- Oui, je crois que c'est mort, va falloir l’abattre... Il m'a dit que c'était une maladie orpheline, y'a rien à faire.
- Si c'est une maladie orpheline, on peut tenter un "Télé-tronc" !
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28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 06:46
La littérature est morte !

En revenant du Salon de Paris, un auteur postait sur sa page FB : la littérature est morte !
Le recul de 17 %( chiffre relevé dans La Croix)  des ventes sur les livres fiction abonde dans ce sens, mais ce n'était pas son propos car le polar, le poche, la fantasy, se portent bien. On note également  la multiplication des salons, des interventions en libraires ou des initiatives des bibliothèques.
Ce n'est pas la littérature qui est morte mais c'est le lecteur qui a
changé !
Le nombre de grands lecteurs ( 20 livres et plus par an) arrive péniblement à 28% , question sans doute de génération, le plus gros de la troupe est le lecteur qui lit de 4 à 19 livres par an ( 42%);  En revanche, c'est le lecteur occasionnel qui fait son retour sur le marché ou le livre offert pour une occasion .
La littérature est morte parce qu'on passe son temps aux salons à se prendre en selfie avec des auteurs connus plutôt que d'aller vers des  petites maisons d'édition ou des auteurs en recherche de lectorat. Les salons sont l’occasion de vitrines commerciales indispensables pour
maintenir un lien entre un auteur et ses lecteurs. Mai avouons que se prendre en photo avec une "personnalité", flatte plus son égo que ses lectures !
Je demandais à un ami informaticien s'il avait lu au moins un de mes livres; Il m'a répondu que non car : " Un livre ça prend de la place, c'est pas interactif et si tu dois y apprendre quelque chose, ben, tu peux pas le retrouver sur le net !"
Bref, la littérature n'est plus le référent culturel, et c'est là que réside le nœud du problème : la rendre plus populaire ou plus accessible.
Une lueur d'espoir cependant : le secteur du développement personnel est comme la bd ou le roman graphique, connaît un développement. Dans ce monde où tout va trop vite, où tout est de plus en plus éphémère, l'humain cherche une nouvelle place. Et si on réapprenait à lire , prendre tout simplement du temps pour soi.

Il faudra bien que dans le temps accordé aux loisirs, la littérature trouve sa place.
 

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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 22:29
Au Poiss'd'or : Paname underground de l'entre deux guerres

"Il connut ainsi le grand frisson de partir, de s'en aller, sans rien dire… "

Les éditons Séguier ont eu la bonne idée de rééditer "Au Poiss d'or" d'Alec Scouffi. Ce contemporain de Crevel et de Radiguet n'est pas passé à la postérité et c'est un tort. Ce dandy tantôt poète tantôt chanteur lyrique ou éditeur qui entretint une correspondance avec Cavafy, démontre dans ce roman un véritable  talent d'écrivain.
Le Poiss'd'or est un de ces hôtels minables de Paris où s'échouent les prostituées et gigolos qui font les le bonheur des tasses de Montmartre. Paris fascine Pierre qui fuit le domicile de ses parents pour se rendre à la capitale. Sans ressource, il vend son corps et sa jeunesse, devient "Chouchou", le préféré de ses messieurs en mal d'aventure. Mais ce monde est celui aussi des trahisons, des sales coups qui le mèneront en prison. Le temps passe et Pierre n'est plus Chouchou, la jeunesse passe aussi vite que les saisons, il n'a plus la côte sur le marché.
Au Poiss'd'or, on rencontre pourtant de belles histoires, Chouchou tombe amoureux de Louise, mais celle-ci part avec un ouvrier sombre et jaloux. Seul, Chouchou ne se fait " plus d'illusion sur lui-même. Le tour du monde, ç'avait été simplement pour lui le tour de la Place Pigalle. Là ses espoirs étaient venus sombrer, là devait s'ébaucher et finir la folle aventure, le beau voyage dont il avait rêvé… Et Chouchou commençait à comprendre-trop tard peut-être- que le voyage de la Chair est le seul dont on ne revient pas."
Scouffi nous décrit le Montmartre interlope de l'entre deux guerres à travers les clients de Chouchou : un peintre en mal d'inspiration, un écrivain  mais aussi les bourgeois à la recherche de jeunes corps, des prostitué(e)s qui sombrent dans l'alcool et la drogue, un foule picaresque , haute en couleur, profondément humaine que la vie n'épargne pas.
Portrait réaliste d'une partie de la population qui n'aura jamais les honneurs des livres d'Histoire. 
Scouffi mêle une écriture romanesque à des dialogues d'argot, le rendu est un livre vivant avec des personnages auxquels on s'attache sans réserve.
Il y a aussi un désir d'authenticité dans les descriptions de ce monde souterrain qui peut être festif avec de la démesure, ou  sombre dans les passes clandestines et les corps que le jeune Chouchou va côtoyer.
Alec Scouffi sera assassiné chez lui et les gazettes ne manquèrent pas de se délecter de ce fait divers.
Remercions les éditions Séguier de faire remonter à la surface ces lignes lumineuses des bas-fonds de la Seine.
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14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 06:21
Aurevoir ...

On dit souvent qu’une vie est faite de rencontres et de ruptures, moi je pense qu’elle n’est que continuité, un peu comme un long travelling durant lequel on croise des personnes de toutes sortes. Aujourd’hui mon film continue à se dérouler dans un autre décor et pensez bien que je suis déchiré entre l’excitation de la nouveauté et l’attachement au passé. Ne croyez pas que les choses sont simples et les décisions faciles à prendre, toute histoire humaine est délicate à défaut d'être complexe. En effet, au bout de ces onze années passées ensemble, j’ai l’impression de quitter une famille , avec ses chamailleries, ses coups de gueules mais aussi ses joies de se retrouver, de partager des moments. Avec cette conviction de singularité qui nous certifie que ce qu’il peut se passer ici ne peut pas se passer nulle part ailleurs, que notre microcosme est l' expression de notre différence. Alors pour déjouer les pièges de l’habitude, je pars explorer d’autres ailleurs pour vérifier s’il existe au fond d’autres singularités.

Et je termine en citant «  le Temps des marguerites » pour rappeler que nul n’est infaillible et que ce n’est pas vrai que ce sont les toujours les meilleurs qui partent les premiers : « Que dans l’avenir , on vante mes mérites, ne croyez pas ce que les gens diront, je n’ai pas connu le temps des marguerites, feuillues naitront, feuillues se faneront. »

Ni fleurs, ni couronnes, ni discours et encore moins de regrets… et encore moins de discours de peur de sombrer dans uns sensiblerie dont je ne saurai pas me relever.

 

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7 mars 2019 4 07 /03 /mars /2019 19:08
"Succes story" : la réussite d'une prof sur de bons rails
Succes Sotory raconte la réussite littéraire d'une prof de collège pas franchement sympa  ( au début du livre elle trouve dans son casier une lettre anonyme : "Jocelin la conasse, crève on t'aime pa") et  de son épanouissement. Présenté comme cela, Success Story ressemble à une bluette qu'on lit avec nonchalance au bord de la piscine d'un club de vacances en plein été pour tromper son ennuie.
Mais c'est sans compter avec l'écriture des deux loustics Ternaux  et Zarca...
Le succès littéraire de cette prof , Anna Jocelin, débute d' une rencontre avec une ancienne camarade de classe ,pas copine, ni amie :  Anna Jocelin est une pimbêche qui méprise ses  collègues, sa famille, le sdf au bas de chez elle, ses copines de classes, bref, le monde entier,  qui lui fait prendre de la drogue à son insu. Et c'est là que  Teraux et Zarca transforment cette bluette en Succes Story grâce à la drogue. Véritable catalogue de tout ce qui peut se consommer sur place ou à emporter, la réussite sociale de cette jeune prof n'est dû qu'à la prise répétée et frénétique de ces substances. On est loin du style underground ou de récit de bad trip , ici, la drogue dope ( si vous me permettez ce jeu de mot) la créativité du personnage principal qui va écrire deux livres coup sur coup ,initier un débat de société sur les maisons de retraite, inviter le sdf du bas de sa rue chez elle, renouer avec son grand père , s'intéresser aux autres et enfin oser sortir avec le prof qui la faisait fantasmer.
Aucun effet négatif sur ces prises de drogues, coke exta, Mdma, Lsd, alcool, bien au contraire, c'est un conte de fée-tarde qui nous est livré sans complexe. Le récit se déroule d'une manière tout à fait normale, la drogue est le quotidien, le potion magique prise sans arrière pensée moralisatrice. L' écriture n'est pas potache, on déroule cette histoire comme un tapi rouge avec la drogue comme préambule nécessaire à l'ouverture au monde.  Hors de la dope, pas de salut !
Ternaux et Zarca signent un livre réussi qui dénote dans  le politiquement correct. C'est d'ailleurs ce qui déroute dans cette lecture : au fil de lignes ( de coke) , la drogue ne semble plis être un obstacle illicite et de s'interroger  sur sa pénalisation. 
Mais attention, ne pas laisser ce livre entre toutes les mains : pas de prolongation sans avis médical.
 
Succes Story éditons de la Goutte d'Or 17 euros
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27 février 2019 3 27 /02 /février /2019 06:07
Dans le tram avec une amie.

Avec une amie dans le tram nous parlons de son « entretien annuel » :

Elle :  C’est du blablas tout ça…

Moi : Tu leur a dit que tu voulais passer à temps plein ?

Elle : Bien sûr, ma respensable m’a même demandé si j’avais «  un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle »

Moi : T’aurais dû lui répondre : «  J’ai beaucoup de temps pour baiser mais pas de fric pour sortir draguer ! »

Elle : Euh, Christian, ça reste un entretien pro…

Moi : T’as raison… c’est vraiment du blablas..

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 06:34
Âme sœur es-tu là ?

Mon amie Catherine m'a demandé ce que je pensais de  l'âme sœur. J’avoue que sur ce sujet, je ne sais pas grand-chose. Il faudrait tout d’abord postuler que l’âme existe… Autre question, pourquoi la notion d’âme sœur serait-elle importante ? Après tout, reconnaitre être en fusion avec un autre être reviendrait à légitimer de laisser à une dynamique notre capacité au discernement. Magie d’une rencontre certes, mais à y regarder de plus près, on ne fait que souligner une succession de circonstances qui nous conduit vers l’autre, dénigrant le hasard. Parce que l’âme sœur ne vient pas comme ça, il faut un processus complexe, qui, remonterait de très loin voire même d’une continuité sans fin pour se retrouver. Donc la notion du temps est importante, la relation entend ni début ni fin, l’âme sœur est intemporelle et ainsi réglerait notre vieux contentieux sur le vide que crée la mort. Remède à ce chao qui nous guette, l’âme sœur est la réponse évidente à la peur du néant : l’âme sœur rassure et autant le dire, mieux vaut partager ses angoisses.

Il y a quelque chose de mystique dans cette rencontre : expérience unique, brève et irrationnelle qui ne peut être racontée. Et c’est expérience là que j’ai vécue, une expérience hors du champs du corps, du rationnel et de la physique. Ce ne fut pas une rencontre mais des « retrouvailles », comme si il était évident de se retrouver , enfin, et que maintenant, la vie pouvait démarrer pour de vrai.   Je n'ai pas d'explication. Certains de nos comportements sont héréditaires et que peut-être, dans nos gênes, il existe une trace d'une rencontre lointaine qui se transmet de génération en génération. Peut-être aussi que l'idée de la réincarnation expliquerait ces rencontres. On se réincarne en groupe, en famille et nécessairement, on se retrouve à un moment donné.

Ce qui rend l’âme sœur nécessaire sur le plan émotionnel est cette envie maintes fois renouvelée, du  différent, de l’unique et du mystère Elle est nécessaire pour donner du merveilleux dans notre vie et l’élever de cette pesanteur qui fait de nos vies sentimentales de pâles rencontres. Ame sœur "grâce" qui défie les lois de la pesanteur, loi du triste et de la banalité alors que seul l’amour nous sauve.

Et en plus, si c’est à deux…

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