C'est à croire que l'humanité n'est pas encore arrivée à l'âge adulte. Coincé entre le dénigrement de la religion vieillissante et un renouveau religieux rigoriste, l'humain après avoir tenter sa chance en politique sans succès, tente sa chance en consumériste aigri démagogue et donneur de leçon. Plus l'humanité s'ouvre grâce aux réseaux sociaux, plus elle se rétrécit intellectuellement.
Les différentes polémiques naissent sous le coup de l'émotion ou d'un quelconque ressenti personnel, et voilà qu'on voudrait embarquer dans des croisades virulentes le plus grand nombres d'imbéciles heureux qui pensent que liker est un geste de générosité. Le moindre fait divers, le plus insignifiant événement, donnent aujourd’hui le prétexte d'une polémique. Le temps file trop vite, on a envie d'être dans l'instant qui s'échappe et voila que nous sommes prisonnier du manque de recul. A trop vouloir coller à l'actualité, on s'en détache, on le voit de l’extérieur et on manque de temps pour l'analyser. Nous sommes devenus des commentateurs bavards et peu profonds. Et plus nous créons de communautés bavarde, plus nous nous divisons.
Nous sommes à Pâque et avant que des polémiques naissent sur la nécessité d'un chocolat avec ou sans gluten, l'utilité d'une fête religieuse dans un pays laïque, le droit ou pas d'être croyant etc... rappelons juste une petite notions : le mot "religion" vient du mot "religare", relire ou relier ,qui nous rappelle qu'on a oublié de se relier, d'être ensemble et qu'on a préféré relire et relayer des imbécilités infondés comme on relirait un texte dans lequel on aurait une foi aveugle. La Pâques n'est pas la transmigration mortifère de notre monde mais bel et bien l’espérance de notre devenir. Forcément, et parce que je crois en l'Homme, tout ce qui s'élèvera convergera un jour et nous aurons dépasser notre envie d'exister (être en dehors du centre comme l'écrivait S.Weil) pour être, tout simplement.
Bonnes Pâques à tous .
En revenant du Salon de Paris, un auteur postait sur sa page FB : la littérature est morte !
Le recul de 17 %( chiffre relevé dans La Croix) des ventes sur les livres fiction abonde dans ce sens, mais ce n'était pas son propos car le polar, le poche, la fantasy, se portent bien. On note également la multiplication des salons, des interventions en libraires ou des initiatives des bibliothèques.
Ce n'est pas la littérature qui est morte mais c'est le lecteur qui a
changé !
Le nombre de grands lecteurs ( 20 livres et plus par an) arrive péniblement à 28% , question sans doute de génération, le plus gros de la troupe est le lecteur qui lit de 4 à 19 livres par an ( 42%); En revanche, c'est le lecteur occasionnel qui fait son retour sur le marché ou le livre offert pour une occasion .
La littérature est morte parce qu'on passe son temps aux salons à se prendre en selfie avec des auteurs connus plutôt que d'aller vers des petites maisons d'édition ou des auteurs en recherche de lectorat. Les salons sont l’occasion de vitrines commerciales indispensables pour
maintenir un lien entre un auteur et ses lecteurs. Mai avouons que se prendre en photo avec une "personnalité", flatte plus son égo que ses lectures !
Je demandais à un ami informaticien s'il avait lu au moins un de mes livres; Il m'a répondu que non car : " Un livre ça prend de la place, c'est pas interactif et si tu dois y apprendre quelque chose, ben, tu peux pas le retrouver sur le net !"
Bref, la littérature n'est plus le référent culturel, et c'est là que réside le nœud du problème : la rendre plus populaire ou plus accessible.
Une lueur d'espoir cependant : le secteur du développement personnel est comme la bd ou le roman graphique, connaît un développement. Dans ce monde où tout va trop vite, où tout est de plus en plus éphémère, l'humain cherche une nouvelle place. Et si on réapprenait à lire , prendre tout simplement du temps pour soi.
Il faudra bien que dans le temps accordé aux loisirs, la littérature trouve sa place.
"Il connut ainsi le grand frisson de partir, de s'en aller, sans rien dire… "
On dit souvent qu’une vie est faite de rencontres et de ruptures, moi je pense qu’elle n’est que continuité, un peu comme un long travelling durant lequel on croise des personnes de toutes sortes. Aujourd’hui mon film continue à se dérouler dans un autre décor et pensez bien que je suis déchiré entre l’excitation de la nouveauté et l’attachement au passé. Ne croyez pas que les choses sont simples et les décisions faciles à prendre, toute histoire humaine est délicate à défaut d'être complexe. En effet, au bout de ces onze années passées ensemble, j’ai l’impression de quitter une famille , avec ses chamailleries, ses coups de gueules mais aussi ses joies de se retrouver, de partager des moments. Avec cette conviction de singularité qui nous certifie que ce qu’il peut se passer ici ne peut pas se passer nulle part ailleurs, que notre microcosme est l' expression de notre différence. Alors pour déjouer les pièges de l’habitude, je pars explorer d’autres ailleurs pour vérifier s’il existe au fond d’autres singularités.
Et je termine en citant « le Temps des marguerites » pour rappeler que nul n’est infaillible et que ce n’est pas vrai que ce sont les toujours les meilleurs qui partent les premiers : « Que dans l’avenir , on vante mes mérites, ne croyez pas ce que les gens diront, je n’ai pas connu le temps des marguerites, feuillues naitront, feuillues se faneront. »
Ni fleurs, ni couronnes, ni discours et encore moins de regrets… et encore moins de discours de peur de sombrer dans uns sensiblerie dont je ne saurai pas me relever.
Avec une amie dans le tram nous parlons de son « entretien annuel » :
Elle : C’est du blablas tout ça…
Moi : Tu leur a dit que tu voulais passer à temps plein ?
Elle : Bien sûr, ma respensable m’a même demandé si j’avais « un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle »
Moi : T’aurais dû lui répondre : « J’ai beaucoup de temps pour baiser mais pas de fric pour sortir draguer ! »
Elle : Euh, Christian, ça reste un entretien pro…
Moi : T’as raison… c’est vraiment du blablas..
Mon amie Catherine m'a demandé ce que je pensais de l'âme sœur. J’avoue que sur ce sujet, je ne sais pas grand-chose. Il faudrait tout d’abord postuler que l’âme existe… Autre question, pourquoi la notion d’âme sœur serait-elle importante ? Après tout, reconnaitre être en fusion avec un autre être reviendrait à légitimer de laisser à une dynamique notre capacité au discernement. Magie d’une rencontre certes, mais à y regarder de plus près, on ne fait que souligner une succession de circonstances qui nous conduit vers l’autre, dénigrant le hasard. Parce que l’âme sœur ne vient pas comme ça, il faut un processus complexe, qui, remonterait de très loin voire même d’une continuité sans fin pour se retrouver. Donc la notion du temps est importante, la relation entend ni début ni fin, l’âme sœur est intemporelle et ainsi réglerait notre vieux contentieux sur le vide que crée la mort. Remède à ce chao qui nous guette, l’âme sœur est la réponse évidente à la peur du néant : l’âme sœur rassure et autant le dire, mieux vaut partager ses angoisses.
Il y a quelque chose de mystique dans cette rencontre : expérience unique, brève et irrationnelle qui ne peut être racontée. Et c’est expérience là que j’ai vécue, une expérience hors du champs du corps, du rationnel et de la physique. Ce ne fut pas une rencontre mais des « retrouvailles », comme si il était évident de se retrouver , enfin, et que maintenant, la vie pouvait démarrer pour de vrai. Je n'ai pas d'explication. Certains de nos comportements sont héréditaires et que peut-être, dans nos gênes, il existe une trace d'une rencontre lointaine qui se transmet de génération en génération. Peut-être aussi que l'idée de la réincarnation expliquerait ces rencontres. On se réincarne en groupe, en famille et nécessairement, on se retrouve à un moment donné.
Ce qui rend l’âme sœur nécessaire sur le plan émotionnel est cette envie maintes fois renouvelée, du différent, de l’unique et du mystère Elle est nécessaire pour donner du merveilleux dans notre vie et l’élever de cette pesanteur qui fait de nos vies sentimentales de pâles rencontres. Ame sœur "grâce" qui défie les lois de la pesanteur, loi du triste et de la banalité alors que seul l’amour nous sauve.
Et en plus, si c’est à deux…