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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 17:25

P1020728J'avais décidé  d'y aller , le temps ne se prêtait pas à ma promenade du 1er janvier. Ce n'est pas la pluie qui me dérangeait, non , c'est le vent. Ce sont ces bourrasques qui mourant au pied de la station du bus, créaient des creux d'océan dans la mare qui s'était formée devant l'abribus. A chaque rafale, je dédiais des coquins de sorts et autres jurons que personne ne pouvait de toute façon entendre.Le vent me condamnait au silence, il portait les paroles non pour les transporter, mais pour les déposer sur les feuilles de platanes qui s'écrasaient sur le bitume. Mes jurons étaient sans doute trop lourds pour ces maigres feuilles. Et  ce vent là, loin d'assécher ou de chanter, glaçait les os et nous transformait en serpillère. En rentrant dans la salle de cinéma, le Katorza, certains étaient heureux d'arriver presque secs, tandis que d'autres posaient à leurs pieds leurs parapluies ruisselants. Soulagé d'avoir atteint la caisse, j'offrais à l'ouvreur mon crâne humide : quand on n'a pas de cheveux...

On se regardait tous avant le film, comparant les taux d'humidité de chacun, heureux comme des gamins d'avoir échappés à la tempête ou aux voeux, égarés des fêtes, réfugiés des intempéries : on se demandait bien ce qu'on pouvait ici-bas aujourd'hui....

PS : allez voir "Tel père , tel fils" .....

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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 09:57

P1020728Il se dit qu'en fin d'année, l'Ankou ne rôde plus mais est en mission.
On raconte qu'un soir à Quimper, juste après Noël, un marin débarqué depuis longtemps , voyageait de taverne en taverne sur les quais de l'Odet vit l'Ankou le regarder par la fenêtre d'un café dans lequel il s'était échoué pour la soirée. Prit de panique, il décidé aussitôt de s'enfuir et d'aller se cacher, pour éviter le sinistre personnage, à Concarneau chez sa sœur.
L'Ankou perplexe, regarda s'enfuir le pauvre bougre effrayé, et se dit tout haut :

"C'est étrange de voir cet homme à Quimper, je devais le faucher ce soir à Concarneau..."
L'Ankou en fin d'année ne rôde plus, il est mission.

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 13:53

avatar-user-3451274-tmpphpDpiRWh

J'ai découvert une ravine qui abrite un cimetière qui veille sur un torrent à Madère et j'ai passé le solstice d'été à l'ombre des menhirs de Carnac.

J'ai affronté un face à face entre mon père et son absence. J'ai marché, beaucoup marché , en ville, le long de la Loire.

J'ai faillis plusieurs fois m'arrêter devant la porte de mon bureau et faire demi-tour, souffler et grimper les escaliers. Nous avons  vendu notre appartement et signé une maison ( hier soir..).

Je me suis disputé avec un ami de longe date, j'en étais affecté ou peut être soulagé, je ne sais pas. Je me suis senti attaqué par la Manif pour tous et j'ai renoncé à mon statut de catholique. Mais j'ai prié tous jours, le matin, "prier c'est donner naissance à Dieu en soi", j'ai lu ça dans un bouquin, et j'ai aimé.

J'ai laissé le froid entrer en moi, et je me suis senti seul, volontairement, parfois. Jamais je me suis senti victime de quoi que ce soit, et je ne me suis jamais plaint. J'ai débouché un Gigondas extraordinaire avec Manu, parlé souvent avec Bruno au téléphone, dialogué avec ma sœur par FB. J'ai senti de la chaleur en riant, ou en faisant rire les autres, à table ou autours d'un verre. J'aime les répliques drôles de Philippe Benhamou et les fous rires avec Anne au cinéma.

Je me suis endormi sur une place à Noirmoutier un dimanche .

Une de mes nouvelles à été publiée, puis j'ai remanié un manuscrit et écrit un autre nouvelle. J'ai vu mon nom dans la devanture d'une librairie, un soir, j'étais fier.

Je n'ai pas ouvert mes mains pour recevoir et j'ai pas donné grand chose. J'ai écouté du fado à Lisbonne. On m'a offert une belle cravate bleu. Je n'ai pas été beaucoup présent pour ma famille. J'ai compris que j'étais lent plutôt que réfléchit. Je n'aurais jamais de promotion ou une belle carrière c'est peut-être dommage ou c'est peut-être bien comme cela. J'ai pris tout mon temps pour les choses que j'aimais et bâclé le reste. Et bien sûr, bâcler c'est l'obligation de revenir sur ces choses.. donc j'ai perdu du temps. Je me suis dérobé quelques fois pour ne pas affronter. J'ai eu marre de répondre au téléphone et d'être agressé par des clients mécontents, j'ai eu du plaisir à répondre au téléphone à des clients sympas.
J'ai rêvé , beaucoup rêvé.... J'ai essayer à défaut d'aimer tout le monde, ne détester personne ( principe rosicrucien auquel je tiens). J'ai été ému à l'approche de Roscoff, en haut de la chapelle, vrai coup de cœur de ces vacances d'été. J'ai eu maman pour son anniversaire et nous l'avons emmené à Paimpol chez Céline. J'ai été heureux de voir Frédo remporter des prix de photos cette année et Bruno sortir son nouveau livre. D'une manière générale, j'ai été heureux avec ceux qui étaient heureux, compatissant avec ceux qui étaient malheureux.
Tout ça en une seule année, et encore ce dont je me souviens.... Tout ça en 12 mois, tout  un fragment de vie et pourtant toute une vie.

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 17:12

indexLes posts sur Mandela sont nombreux et c'est très bien. Mais exprimer une émotion est une chose, en retenir comme exemple en une autre. Ce grand monsieur a su transcender son emprisonnement en pardon , ce qui n'est pas chose facile. J’espère que ceux qui mettent en héros Mandela, n'iront jamais voté pour ceux qui distillent la division. Je ne peux pas être différent des idoles que je vénère.

Le sentimentalisme ne doit pas exclure l'exemplarité. Je ne dois pas m'exclure de ce que j'exige des autres.



En parlant d cela, étant chrétien, mon inclinaison naturelle se porte vers les chrétiens du monde subissant des injustices. Mais quand je vois en Centre Afrique un chrétien avec une machette criant vengeance, je ne vois pas de différence entre l'agresser et l'agressé.
Etty Hellisum écrivit dans son journal : " il n'y a pas de différence entre moi et le soldat du camp, seulement les barbelés qui nous séparent."

Et si je pousse cela pour les autre, autant le faire pour moi. Votant écolo, je suis resté devant un grand dilemme : dois-je baisser mon radiateur en partant ? Si je le laisse il y aura une chaleur constante mais je n'en profite pas, si je le baisse, au moment de revenir il faudra augmenter d'où une demande supplémentaire d'énergie. Le temps de penser à Mandela, aux Chrétiens , c'était déjà l'heure de partir, j'ai mis le radiateur en mode médium, finalement c'est simple, la vie n'est qu'une réponse de milieu.

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 12:28

index-copie-1C'est cette manière d'incliner  sa tête vers la droite tout en forçant le sourire sur la gauche, les yeux emplis de buée pour forcer le traitqui m'a irrité. Mais les intonations de ses phrases, élevées sur l'avant  dernière syllabe , dans les aigües ou les graves suivant le mots, forçaient l'assemblée à une écoute sans conviction. Toi, bien sûr, tu ne disais rien. Pourtant , tout les deux vous étiez dépositaires  du passé ou d'une pensée, mais toi, tu l'as toujours rendu en silence  car "après tout, aimais tu dire, chacun suit sa route comme il l'entend et comme il la juge juste". Lui se donnait en spectacle, toi tu patientais.
Tout deux dépositaires de la Vie, mais lui a livré amis, famille et voisins au Mistral de décembre. Toi, tu ne l'aurais jamais fait, tu connaissais trop bien ce vent qui glace les os pour ne pas le faire subir aux autres.Il afermé les portes de l'église en pestant contre la note de chauffage non rentabilisée par la maigre quête. C'est pas qu'on soit radin, mais nous n'avons pas aimé ce petit curé qui toisait ton cercueil et qui, ayant refusé de nous rencontrer avant, se permettait de parler de toi, sans te connaître.

Vois-tu Papa, un an après, je reste convaincu que ce jour là, le petit curé parlait de Dieu alors que toi tu étais avec déjà  Lui.
Avec sa tête légèrement incliné sur la droite, son sourire angélique à compter les centimes, au bal des hypocrites, il doit diriger l'orchestre, mais au bal des Bienheureux, c'est toi Papa qui mène la danse.

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 15:16

P1020728Je suis avec tous ce que je suis avec chacun : je suis balance, je n'y peux rien. Je ne peux même pas être bipolaire.

Je suis condamné à être constant.

D'un côté cela me plaît, ne jamais rien décidé et plutôt une récréation dans ce monde où tout doit être tranché. Plus personne prend son temps, il faut simplement avoir une opinion, quitte à se tromper, c'est pas grave, on passe à autre chose , une autre erreur, un autre mauvais  jugement.
De l'autre côté, car pour une balance, il y a  deux plateaux, je suis empêché de décision. Et c'est minant d'avoir peur de se lancer, de se jeter à l'eau pour soi. Peur ou sagesse, la balance n'est finalement sauvé que par l'esthétique de toute forme qui donne l'intemporalité de ce monde et l'humour qui allège le questionnement permanent.
La balance n'est, dans le zodiaque, ni un humain, ni un animal :  c'est le seul objet . C'est à part quoi, pire, c'est une intervalle entre deux, un long moment de soupir entre une inspiration et une expiration : on ne sait jamais de quel côté pencher, on ne sait jamais si on privilégie trop quelque chose au détriment d'une autre.
Être balance n'est pas de tout repos. Mais comme dirait Lao Tseu : " qui connaît la constance, connaît l'illumination"... tout un programme !

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 17:48

P1040106"Si tu ne peux pas aimer tout le monde, efforce toi de ne détester personne". Cette pensée rosicrucienne contient toute la sagesse du monde. Ne détester personne c'est ne pas juger autrui, car tout le malheur du monde est dans notre propre perception des choses et des autres, et surtout dans cette envie, bien humaine, que tout corresponde au prisme que l'on s'est forgé. Vouloir à tout prix que ce qui nous entoure soit façonné à notre mesure, à notre vision. Ne pas détester, est pour moi balance l'essentiel, c'est ne pas préférer. Préferer , exclure, hiérarchiser, est une activité qui n'a pas de fin et dont l'ultime but est le contentement de soi. Ne pas préférer ou ne pas prendre position, c'est vivre dans la réalité, si on a l'intuition de tout, plutôt que de vivre dans la réalité des autres. Ce n'est pas une lâcheté que de ne pas vouloir opter pour une solution, c'est d'envisager toutes les solutions. Bon, côté action, la rapidité ne me caractérise pas, mais faire les choses rapidement conduit à un manque  : la plus part d'entre nous passe son temps à se convaincre de son  choix. Moi qui ne choisis pas, je passe mon temps à autre chose. Mais quand survient parfois le sournois d'autrui, pour une prise de pouvoir ou pour toute autre tentative d'emprise sur moi, seule l'affection arbitre , et souvent, l'adage rosicrucien devient une prison : estimer même au delà de la manipulation, continuer à aimer même au delà de  petites trahison. L'équilibre de mon monde est à ce prix là  : "Si tu ne peux pas aimer tout le monde, efforce toi de ne détester personne"

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 13:39

P1020728De retour de Lisbonne, hier j'ai reçu un appel du passé : une cliente me disait me connaître, ou du moins connaître ma famille. Cette dame était la belle sœur de Guy Derocles .

Pour ceux qui ne connaissent pas Guy, c'était la plus grande gueule du village, et son coeur était encore plus grand que l'écho de sa  voix.

La vie avec lui ne devait pas être facile, mais à chaque fois qu'il se passait quelque chose au village, il était présent, connaissait chaque personne. Il venait simplement avec un morceau de sanglier, une poignée de champignon. Sa mère aussi avait elle aussi une grosse voix, mais peut-être est-ce le Sud qui fait qu'on ne se parle pas mais on s'engueule; je venais chercher des caillettes d'herbe quand elle tuait le cochon; et je me souviens des mariages de ses filles où ma sœur , en demoiselle d'honneur, était vêtue d'une une robe longue bleu pale. Sa fin fut tragique comme des centaines d'agriculteurs en France actuellment : plutôt mourrir que de vivre d'aide, on l'a trouvé un jour dans ses vignes, son chien l'avait accompagné dans une région où je lui souhaite des chasses miraculeuses et des tournées de pastis éternelles.

Et de fil en aiguille, j'ai retissé les liens du temps. J'ai retrouvé des mercredi où notre voisin attelait Caïd, fier poney blanc, et embarquait dans la carriole tous les enfants du quartier, les soirs de vendanges où des familles complètes venues d'Espagne doublaient la population de notre village.
Je me disait que ce temps là n'existe plus, que notre village et la ville ( si, si, Bagnols sur Cèze est une ville...) situé à 5Km sont reliés par des lotissements , zones artisanales, bâtiments en tout genre ont remplacés les vignes qui en automne embrasaient nos regards. Fallait voir ces feuilles rouges et jaunes, ces casques de ceps flamboyants, amorçant une mer de feu. Je me souviens qu'un jour une veille dame avait dit à ma grand-mère : "Vous verrez Madame Pialla, un jour, Donzère et Pierrelatte ne feront qu’un ", ce à quoi, ma grand-mère avait haussé les épaules, et exprima son joyeux: "Si la Tante Marcelle était encore là, elle ferait de ces bonds ! ". Et aujourd'hui, quand pour partez en vacances, si vous passez par la RN7, vous ne verrez plus rien des paysages entre Donzère et Pierrelatte; si ce n'est qu’un long cheminement de hangars .

Je ne suis pas nostalgique, si je parle de cet appel d'hier, c'est que Lisbonne m'a rappelé un poème de Pesoa sur un marin :

"Un jour, le marin, peut-être lassé de son rêve, voulut se souvenir de sa véritable patrie, celle d’avant le naufrage : il n’y parvint pas, il ne se souvenait plus de rien : S’il se souvenait d’une enfance, c’était de celle qu’il avait vécue dans sa patrie de rêve (…). Sa vie entière était devenue la vie qu’il avait rêvée. Et il vit qu’il était impossible qu’il pût y avoir une autre vie que celle-là. Car il ne se rappelait pas une seule rue, pas une seule silhouette, pas même un geste de sa mère… Et de la vie qu’il lui semblait avoir rêvée, tout était réel, tout avait existé".

La patrie de mon enfance est celle de mes rêves d'enfants, transformée par l'adulte que je tente en vain d'être.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 18:01

P1020728"Tu ne sauras jamais Christian la prévarication d'Adam, tu pourras chercher et tu ne trouveras rien. En revanche, le résultat de ce gâchis est devant toi : l'homme coupé du Divin, détresse et solitude. La chute d'Adam est d'abord l'entrée dans la matière, qui emprisonne, puis est venu le Mental qui s’affranchit de l'intuition, qui spécule et fait vivre la Matière.
Retrouver l'Originel par des rites est encore une spéculation.

Regarde ton cœur, il trace une croix , celle qui délimite les trois premiers chakras inférieurs et les trois supérieurs.Le cœur distribue aussi les rôles et tire ces chakras vers l'Amour ou la Création.
C'est dans cette croix que réside la connexion  vers l'absolu, vers toi, vers les autres et ce qui est tout. Mettre de côté ce qu'on appelle soi pour devenir monde immense."

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 14:05

mamika1bSamedi, dans la chambre de Thézou, jeune Dame de 80 et quelques années, entre deux grilles de mots croisés , nous avons vu une émission sur Jean Ferrat et nous nous sommes surpris à chanter à tue-tête "Ma môme".
Qui aujourd'hui, prendrait une guitare et mettrait de la poésie en chantant la classe ouvrière ? Le rêve de ces amoureux était le rêve d'une vie simple et amoureuse. Aujourd'hui , Jean Ferrat serait un rappeur qui mettrait dans ses clips de gros seins et de grosses bagnoles.  La différence c'est qu'avant on pouvait se reconnaître dans les chansons populaires, prétendre à se reconnaître tous, dans une simplicité qui rassemblait; alors que maintenant on se projette dans une chanson pour se distinguer. On confond souvent le souhait de se singulariser avec la volonté de s'imposer aux autres et parfois sans bon goût .
Je me souviens d'une collègue de travail qui me disait: " je dis tout ce que je pense". Ce à quoi je lui répondais que tout jugement ne mérite pas commentaire, que quelques fois on n'a pas d'avis et que réagir à chaud manque de discernement. Mais qu'importe, même sur les sujets des plus graves aux plus futiles, il fallait qu'elle parle...jusqu'à ce qu'elle ai quelque chose à dire.
Je suis sûr qu'elle ne connaissait pas " Ma môme , elle joue pas les starlettes, elle mets pas de lunettes de soleil, elle pose pas pour les magazines, elle travaille à l'usine, à Créteil......."

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